"Le Poète comme un boxeur", Kateb Yacine, Entretiens 1958 - 1989, Seuil 1994 « J'ai vraiment eu des moments difficiles, je me suis retrouvé avec un amas de pages, la page 1 était devenue la page 3 ; puis la page 40, la page 216 ou 117 ; c'était incroyable, j'avais tourné ça dans tous les sens possibles et, à un certain moment, j'avais toutes ces paperasses et je me suis dit : Tout ça, c'est du temps perdu... Dans ces cas-là, qu'est-ce qu'on fait ? On va se coucher. Mais je ne pouvais pas dormir. Pourtant, à un moment, il y a eu un déclic qui s'est fait dans ma tête. Je bondis et là, comme un automate, je trouve l'ordre. Après, c'est devenu d'une facilité inouïe et ça reste encore mystérieux pour moi ; on ne peut expliquer comment ça vient, surtout quand il s'agit de l'Algérie, d'un monde aussi complexe et qui n'a jamais été dit... ». (De "si jolis moutons" dans la gueule du loup (1985), propos recueillis par Nadia Tazi)