Moustaki s'est fait la belle. Entendu à l'occasion ce matin une chanson (les médias déversent leurs tiroirs tout prêts), pas des plus connues peut-être (par la patronne de l'Appentis, qui n'est pas une référence en la matière, ce Georges-ci n'ayant jamais fait partie de ses coups de coeur), chanson qui dévide le "joli temps des guitares" et évoque par leur prénom tous les gars qui chantaient en se grattant le ventre au milieu du siècle dernier.

Pensé que cette émouvante chansonnette, écoutée aujourd'hui par un minot disons de moins de vingt-cinq ans, ne susciterait qu'un grand vide d'incompréhension car il ne saurait pas qui étaient Jacques, Georges, Maxime, encore moins Henri et sûrement pas Paco...

Dutilleux s'est fait la malle, pleine de partitions encore à jouer et de très grandes machines, de distinctions reçues du monde entier qui, à la différence du Gaulois lambda, sait de qui l'on parle. Inutile de poser la question sur cet Henri-là, à coup sûr inconnu d'un pourcentage de la population française au moins égal au nombre de ses années de vie... Parmi les ceusses qui causaient dans le poste à son sujet, un type évoquait sa dernière conversation téléphonique avec le compositeur, lequel lui promettait la dégustation prochaine d'un cassoulet en sa compagnie. Dutilleux n'aura pas eu le temps de saucer ce dernier cassoulet, ce qui est bien le plus attristant car pour le reste, on peut penser qu'il avait à peu près bouclé son oeuvre.

Reste à souhaiter qu'elle sorte un peu de l'ombre... ou plutôt du silence.

Addendum : http://www.huffingtonpost.fr/olivier-bellamy/mort-henri-dutilleux_b_3324001.html pour entendre un bout de "Tout un monde lointain".