En guise de deuxième stéphano-chronique, un instantané vite fait :

Auchan Centre Deux (mon supermarché de quartier). Je zone au rayon ménager (manque toujours une éponge ou une pelle-balayette, quand on emménage).

- Pardon Madame, vous voulez pas regarder s'y z'ont pas des grains ?

J'interloque en direction de la petite mémé, pliée à l'équerre (je dirais entre octante et nonante) devant les balais, et la seule réponse qui me vient à l'esprit est celle-ci, totalement inadaptée :

- Vous voulez dire... Des grains pour les oiseaux ? ou quel genre de grains ?

- Non, des grinds minches ! Pasque là y z-en ont que des petits (la mémé tient un manche à balai dit téléscopique, qui à l'état replié fait tout de suite un mètre).

- Ah, des grands ! Euh, non, y a pas plus grind, en fait : c'est dépliable, voyez (je montre).

Bien qu'à tout prendre, l'outil totalement replié semble plus pratique pour elle, compte tenu de sa garde au sol, la mémé semble rassurée de penser qu'elle pourra balayer avec un grind minche (peut-être qu'elle s'en sert pour faire des élongations).

Dûment remerciée pour ma contribution, je n'ai pas pu, pour cause d'extraterritorialité, causer dans la couleur locale : "eh ben voilôh, les grinds y sont lôh, y sont dépliâbles", ce qui, bien plus véridiquement que le folklorique "beausseigne", que je n'ai point encore entendu en vrai, ponctue la conversation quotidienne stéphanoise.

Bon ben voilôh pour ce souâr !