L'immortel Jacques Vendroux narre sur France-Inter l'immortel Tour de France et s'intéresse ce matin à Laurent Fignon.

Eclipses, descentes aux enfers tendineux, retours, puis l'oubli à nouveau... La bio expresse du coureur cycliste me rappelle aussitôt la blague, que j'entends dans mon souvenir avec la voix insistante, traînarde et toujours pleine d'un rire implicite, de l'immortel (aussi) Jean Yanne : "Fignon, c'est un champion qui monte... Eh oui, petit à petit, il fait son trou. Il fait son trou, Fignon...".

Vérification faite au moyen des deux notices Wiki juxtaposées, ce n'est pas Yanne qui a pu dire ça car, à l'époque où Fignon "montait", l'amuseur des radios et comédien était déjà résident de Los Angeles où, précise pudiquement son hagiographe, il s'expatrie à partir de 1979 "pour raisons financières", mais "revient régulièrement en France, pour se ressourcer dans sa propriété de Morsains (...)".

"Ah, qu'en termes galants ces choses-là sont mises !" - "s'expatrie" !!... "pour raisons financières" (ça fait super sérieux, genre "raisons de santé")... "se ressourcer"... Elle était belle, l'époque de papa, on savait causer ! Ah, c'est pas dans ce temps-là qu'on aurait osé traiter Yanne d'exilé fiscal et qualifier son départ de "minable" !

Bref, pendant que Fignon faisait son trou dans le peloton, Yanne faisait sa pelote dans l'avion.

Après tout, Yanne a pu faire son calembour troufignonnesque depuis sa propriété de L.A. ou lors d'un ressourcement morsinois, qui ne lui interdisait pas de parler vélo...