On part d'un arrêt de bus, en haut de la ville...
Les danseuses de Molina



On se faufile entre les tours et les barres, et voici les danseuses de Molina qui donnent leur ballet en plein air... Et en plein vent ! (étendages à linge collectifs en pied d'immeubles)






Ensuite et sans transition : chênaie, châtaigneraie, prés, flanc de colline, ruisseaux (territoire riche en réseaux humides, à ciel ouvert ou souterrains).

Pente raide, sous-bois et v'lan : nous voilà sur un grand boulevard urbain. Casse la tienne ! On le traverse et on s'engage à nouveau dans une ruelle qui rapidement devient sente. On longe des jardins familiaux (autrefois on disait : jardins ouvriers), pas les mêmes que j'ai déjà photographiés, mais d'autres. A Sainté il y en a partout, partout.

C'est le moment de relire "Légers jardins à peine", chapitre consacré à cette pléiade jardinière stéphanoise par Jean-Christophe Bailly dans Le Dépaysement, livre dont on ne dira jamais assez de bien (1)

CIMG4402.JPG
En tout cas les jardiniers, eux, ne chôment pas.
Partout de belles roses remontantes. Les_roses_de_Montreynaud.JPG

Remontée entre deux prés à vaches.
CIMG4412.JPG

Dégustation de mûres, cheminement sur un sentier plus qu'étroit entre les buissons et les arbustes. Effet jungle garanti ! (non, c'est pas le sentier de la photo, tout ce qu'il y a de plus large. C'est plus loin, voyez, au bout après le virage).

Une certaine Antoinette, chaussée pourtant du dernier cri montagnard (et sans doute à cause de ça), ne peut plus lever un pied pour le mettre devant l'autre, la pauvrette. Epuisée elle chute lourdement, les fesses dans le fossé. Pas de bobo, rigolade. Atelier levage, on s'y met à plusieurs, on ramasse ses effets éparpillés à partir d'un sac à dos qu'elle s'obstine, on ne sait pourquoi, à porter grand ouvert toutes poches baîllantes... Ma parole, ils cherchent à nous semer !

A quelques centaines de mètres, sur l'autre versant de la colline, la chaufferie du quartier, dont la cheminée dépasse, nous signale que la balade touche à sa fin, que l'arrêt de bus n'est pas loin et qu'on n'a jamais quitté la ville malgré ce parcours en pleine nature. Etonnante cité !

Escalier poutres de bois enfoncées dans la terre. Petit bois, ruelle, rue, boulevard : voilà le bus.

C'étaient 5 à 6 kilomètres parcourus dans le quartier de Montreynaud, la fleur entre les dents, par grand soleil. Une balade proposée par "l'Office Stéphanois des Personnes-vous-savez-quoi".

Je précise que je n'ai pas retouché le ciel dans Photoshop, que j'ailleurs je ne possède ni ne pratique, mais que c'était pas ce lundi-ci mais ce lundi-là l'autre. Parce que ce lundi-ci on en a fait une autre, de balade, bien belle aussi mais je ne voudrais pas lasser.

Saint-Etienne : la ville construite, selon les voeux d'Alphonse Allais, "à la campagne parce que l'air y est plus pur".

_
(1) Jean-Christophe BAILLY, à lire de toute urgence, nous raconte la France dans Le Dépaysement. Livre de la géographie poétique ou de la poésie géographique, Le Dépaysement réalise l'union des genres pour nous dire et nous dévoiler, en quelques récits absolument emportants, les paysages traversés. Une forme de tourisme hautement recommandable. Tout aussi fréquentables ses autres ouvrages : La phase urbaine - et Le parti pris des animaux. Pour une raison qui maintenant m'échappe, je rapproche Bailly de Laurent Petit, psychanalyste urbain de pur délire http://www.anpu.fr Je crois que c'est parce que ces deux allumés ont fait ou vont faire un spectacle ensemble - ah non, c'est avec Jacques Bonnafé : http://www.theatredurondpoint.fr/saison/fiche_evenement.cfm/163793-tout-autour.html

Mais enfin tout ça nous parle de la ville, du paysage, vous j'sais pas mais moi ça me parle fort.