Le billet numéro 33, intitulé "Voeux tardifs", tentait de donner un peu d'écho à une lutte de salariés sacrifiés comme de vulgaires chapons du Gers :

"25 janvier 2013

La Société GOODYEAR
Souhaite une BONNE ANNEE
Aux 1250 salariés
Du site d'Amiens (*)

(*) Goodyear renouvellera ces mêmes voeux jusque fin 2014. Celles et ceux qui seront encore présents à cette date voudront bien éteindre en sortant."

Eh bien, un an plus tard, les salariés ont décidé de changer de costard : de dindons farcis, ils passent convives et s'offrent, comme plat de résistance, le dir.prod et le DRH de l'usine (ils ont envie de bouffer du lampiste, on dirait). Ceux-ci bénéficient, pour ces après-fêtes, de menus allégés qui devraient leur permettre de retrouver rapidement la ligne :

"Les deux dirigeants séquestrés ont pu avoir de l'eau et disposent encore de leurs téléphones portables, selon la CGT. L'inspection du travail était également sur place.

Le dialogue "est en stand-by. Ils vont rester là à passer la nuit avec nous tranquillement", a assuré M. Jurek (*) en fin d'après-midi."

(...) "On veut revenir à la table des négociations, c'est-à-dire un plan de départs volontaires et voir s'il y a un repreneur, et s'il n'y a pas de repreneur, un plan de départs volontaires pour tout le monde avec énormément de fric", a lancé M. Jurek.

Quand je vous dis qu'ils ont envie de passer à table, les Goodyear ! Souhaitons-leur de quitter celle-ci avec le dessert entre les dents, qu'ils auront arraché de haute lutte après une année de procédures toutes vouées à l'échec, et surtout de ne pas y laisser trop de plumes car même s'ils rêvent un instant d'être les prédateurs de la farce, nul doute qu'ils en sont bien les dindons.

(*) Secrétaire-adjoint (CGT) du Comité d'entreprise Goodyear Amiens Nord

Source et citations : Boursorama