Des lycéens somme toute un peu culottés décident aujourd'hui de porter symboliquement une jupe (pourquoi aujourd'hui seulement ?) afin d'afficher qu'ils ne veulent plus du sexisme.
Attention, ça va grêler !
1) Dommage que les mêmes, une fois rentrés dans l'intimité de leur piaule, se goinfrent de pelloches de boules et se connectent à tout bout de champ, la quéquette en ébullition, sur des sites où l'on voit des femmes, totalement niées, servir de réceptacles à foutre, voire s'en prendre plein la figure en faisant des grimaces grotesques (1). Une bonne partie d'entre elles, d'ailleurs, mineures et exploitées (les enquêtes le disent), une partie non négligeable appartenant aux minorités. Images véhiculant une très forte, très installée, culture du viol : femmes forcées, femmes "avalant" sous la contrainte, femmes réduites à l'état de chattes en chaleurs sous l'effet de produits divers, femmes-bidoche retournées dans tous les sens, maniées comme des sex-toys... Ados gonzos, mettez en accord vos convictions de lycéens, respectables et nourrisseuses d'espoir, avec vos actes intimes et boycottez la pitoyable industrie du sexe sur le net, laquelle véhicule une image de femmes en forme d'objets crétinisés et mises en esclavage sexuel. Sans compter le vôtre, si vous êtes addict.
2) Dommage que les gros lourds de la presse vidéo, caméra dressée comme une biroute incontrôlable, se soient goinfrés de contre-plongées en se roulant par terre devant lesdits lycéens pour capter, sous leurs jupes, un peu de leurs entrejambes - pour certaines - poilues. Que voulaient dire ces images de crétins ? Qu'il fait tout de même bon mater sous les jupes ? Culture macho pas morte ? Que les mecs en jupe sont bons pour se faire enfiler ? Ce qu'ils ont fait dire tout de même à leurs prises de vue (probablement à leur insu car le cerveau de ces "professionnels" leur est descendu dans les couilles et n'est pas près d'en remonter), c'est que l'espoir est peut-être du côté de la génération montante, mais que, chez les plus âgés - en particulier chez les reporters, photographes et autres paparazzi, lesquels doivent plus ou moins émarger à la trentaine au moins - c'est foutu. Cervelles crasseuses ils sont, cervelles crasseuses ils resteront. Idem pour les responsables des infos qui ont mis en ligne ces images de cons.
3) Bien fait mais alors bien fait, pour les catolles en catogan qui sont montées hier à l'assaut des grilles du lycée pour protester : elles ont fait une pub d'enfer à une action qui autrement aurait pu rester locale ! Hi hi hi !! N'oubliez pas que la regrettable Virginie Tellenne a signé au moins un tweet contre cette action lycéenne, ce qui montre que la connerie ne désarme pas. La taulière voyait déjà leurs mères et grands-mères, en 68, dans les manifs qui mettaient en face à face gauchos et fachos.
4) Pieds dans le plat et délit de faciès de la taulière : sur les images de cette action, aucun lycéen - ou peut-être un, et encore - originaire du Maghreb ou autre pays musulman. Choix des reporters ? Absence de cette représentation dans les lycéens engagés ? Alors ? Pas prêts, les keums ? Man-man et soeu-soeur elles ont pas voulu vous prêter leur garde-robe ?
5) Le discours des lycéens interrogés n'était pas tout à fait assez convaincant. On nous parle de droits des filles à être maçons (maçonnes, mec !) et des garçons à "porter une jupe et à faire de la danse"... On balbutie timidement sa solidarité mais on n'est pas clair sur la nature de cette solidarité et sur ses enjeux. Revenons aux fondamentaux : porter une jupe, c'est affirmer, par un code vestimentaire universellement admis, qu'on appartient à la gent féminine. C'est ça l'objectif ? Perpétuer une vêture imposée aux femmes au fil des siècles ? D'un autre côté, à supposer qu'on ait envie de porter des jupes parce que ça nous sied, qu'on soit garçon ou fille porter une jupe tranquillement, sans que des gros lourds viennent fourrer leur caméra et leurs sales yeux pour allez voir ce qu'il y a dessous, c'est pas un combat ? S'habiller de manière sexy pour nous, pour mettre en avant notre beauté sans que des regards débordants de testostérone non contrôlée nous traînent dessus comme de grosses limaces, c'est pas un combat ?
Après l'orage, le beau temps
Vous étiez bien mignons, les garçons, avec vos jupettes empruntées à vos soeurs-copines-mamans. Certains ont du goût et se sont vraiment lookés : ils démontrent que la jupe est un vêtement unisexe (aarrrrgggh j'entends les beaufs), que les jambes de garçons sont belles, même poilues. Ils démontrent aussi que la jupe courte est un vêtement fait pour la jeunesse, pour la grâce de la jeunesse. N'imaginons même pas un quadra ou un quinqua bedonnants, pas davantage que leurs pendants féminins d'ailleurs, affublés de chiffons à volants ras-la-fesse. Un garçon a eu la bonne idée de mettre des collants noirs sous sa mini : il a compris qu'on pouvait aussi chercher à être beau sans avoir froid :-))
Rendez-vous très vite pour une autre marche des fiertés en jupette ! Mais avant, prenez quelques conseils les gars. Mettre une jupe, c'est pas juste enfiler un bout de tissu à la va-vite. Prenez le risque supplémentaire de travailler votre look et...
A bientôt les filles !
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(1) Comment la taulière sait-elle tout ça ? Parce qu'elle est allée y regarder après être tombée sur une info à propos de culture du viol, et ainsi elle a pu surfer, le coeur au bord des lèvres, sur nombre de vues toutes plus dégueu les unes que les autres. Comment, par quels moyens, par quelle coercition, des femmes (très jeunes, vieilles, enceintes...) sont-elles amenées à figurer dans ces scènes ? Qu'est-ce qui justifie que, dans ces "films", les femmes soient montrées dans des actes sexuels où le mâle toujours prend le pouvoir - là est la vraie question...
Un billet cru, ça je le crois!
Les images de cons des bonimenteurs du 20 H sous les jupes des garçons illustraient peut-être à l'insu de leur plein gré la vulnérabilité féminine associée à l’ouverture du vêtement... ?
Non? Non.
A bien y réfléchir, ce symbole de la jupe, voire de mini-jupe des sixties, comme élément de libération féminine, est assez ambigu.
Que reste-t-il de la libération du corps revendiquée par nos aînées ( ben oui, dans les années 60, je tétais encore ma mère), quand aujourd'hui leurs filles (et leurs fils) doivent obéir aux dicktats de la pub et du grand manitou Foto Chop Suey et de leurs cultes de la minceur, du zéro cellulite finale, de la jeunesse à tout âge...
Les grosses industries du sexe sont les seules à ne pas craindre la crise, des études ont montré que plus le monde est angoissant, plus on se réfugie dans le sexe (à part ceuxcelles qui préférent la poésie ;-)) Les femmes, hélas, n'ont pas fini d'y être utilisées comme objets...
Admettons avec Georges, que Claudel
Soit un homm' de génie, un poète immortel,
reconnaissons son prestige,
Mais qu'on aille chercher dedans son oeuvre pie,
Un aphrodisiaque, non, ça, c'est d' l'utopie !
Bien le bonjour!
Vive Georges, sexiste en son époque, comme le Grand Jacques, comme Léo et tant d'autres. Ils chantaient superbement, ces poètes, mais ils n'avaient pas fait la révolution !
Quant à vos aînées, Mâme Paul(A), dont je suis la contemporaine, espérons qu'elles se rendent compte aujourd'hui que la "libération" des corps en question (déjà un billet à ce sujet voici quelque temps), en fait, c'était une grosse arnaque, à l'usage principal des mâles qui avaient déjà compris, eux, le principe de l'instrumentalisation des minorités. Si elles n'ont pas compris ça, tout est à refaire !
Notre troisième fille étant élève de ce lycée nantais symbole d'indignité nous a indiqué que c'étaient davantage les zozos à caméras qui posaient problème en générant de la tension et de l'agitation en FABRICANT une supposée info plutôt que la centaine de gars ma foi tranquillement droits dans leurs jupes !
Ah ben que oui ! Partout où ils sont présents, ça met la zone durablement - malheureusement même après leur départ. La peste soit des zozos à caméras !
La taulière se rappelle 2004, une rentrée particulièrement tendue dans un établissement dit "sensible", après un fait divers dramatique survenu dans une cave du quartier pendant l'été (viol collectif), et où la communication autour des faits était déjà particulièrement acrobatique, le quartier rapportant l'information au collège sur fond de rumeurs, d'approximations et d'hystérie collective.
Une forêt de micros et caméras, tendus frénétiquement aux collégien-nes à 10 centimètre des grilles d'entrée en ce matin de septembre où les jeunes auraient dû avoir comme préoccupations habituelles la découverte des noms des profs, de l'emploi du temps, etc., avait abouti, d'abord à ce que les enfants racontent n'importe quoi dans la fièvre de passer au 20 heures sur F6, T'es fin ou LTM (*), la manchette de "une" devenant, en un quart d'heure : "tournante au collège Untel", avec pour conséquence une émeute de mères d'élèves venant désinscrire leurs filles. Bilan : plus d'une semaine pour ramener le calme (les caméras étaient parties entre temps, bien sûr).
Donc, vivent les cent jupes tranquilles !
(*) La rédaction a changé les noms des chaînes ;-)