Dithyrambes et chants d'allégresse

On se figure appartenir à son siècle, on vit peinarde.. Mais les événements parfois vous rattrapent et vous renvoient, bing, cash, à votre environnement temporel d'origine. Fin dix-neuvième pour la taulière, tant il est vrai qu'on reste dans le siècle de notre naissance, lequel est toujours fortement imprégné de celui de vos parents, qui eux-mêmes se révèlent assez marqués par le précédent... Bien que née 3 years post world war 2, la taulière fut élevée dans l'esprit de la France immobile, éternelle, rurale et bien-pensante de juste avant 1900. CIMG5171.JPG

Aussi peine-t-elle à escalader les pentes arides de la modernité informatique, pour ne pas dire qu'elle reste en bas de ce Ventoux inatteignable, au bon vouloir et à la générosité des champions qui passent, courbés sur leurs aériennes machines de titane ousqu'ils ont passé le bon braquet, eux. Générosité qui ne manque jamais de se manifester, heureusement pour elle. Ils passent et ils disent "bouge pas on envoie l'hélico". Ce qui implique tout de même pour l'hélitreuillée permanente une posture d'impuissance mâtinée d'assistanat, on ne vous dit que ça.

Elle a pourtant fait ses quarante révolutions, la taulière ! Elle est probablement en train de vivre la huitième de ses neuf vies (car elle pense parfois être une sorte de chat, mais du genre gros siesteux après la bâfrée de ron-ron, d'ailleurs elle est de l'époque avant les croquettes, vous voyez), mais il est une porte qu'elle n'a qu'entr'ouverte avec déférence, et devant laquelle elle stagne, sempiternelle impétrante, jamais adoubée, renouvelant chaque année sa carte Gold de membre honoraire des Tanches Ymphormatiques et n'entravant que tchi, définitivement que tchi, aux mystères de l'univers 2.0.

C'est pourquoi, honorables lectrices et vous, -teurs, vous avez vu récemment disparaître l'Appentis dans l'enfer temporaire de la Cité des Oublis, là ousque se vident, comme dans un géant lavabo, les blogues n'ayant pas fait l'objet d'une mise à jour depuis l'édit de Nantes. Qui pis est, l'Appentis entraîna dans sa chute, Fouillâââh et reFouillâââh, sa voisine de palier, Pirouésie ! Enfer et Carte bleue ! Mon royaume pour un giga ! A mouââââhhh, ch'expire !! Mayday, mayday, mayday, Sire, son désordre !

La vérité nous oblige à préciser que, le jour de la Dramatique Panne des Blogs, la taulière remarqua, sur l'étagère du téléphone, l'animal qu'on voit sur l'image ci-au-dessus. Et qu'il n'y était pas avant. Et qu'il était rouge. Pour celleux qui penseraient à un possible rapport entre l'apparition de cette bestiole et le mystère des blogs disparus, nous les renvoyons aux billets 134 - "S'attarder à Tardy" et 13 - "Mais que se passe-t-il ?", respectivement de février et mars 2014. La taulière n'en dira pas plus, mais elle n'en pense pas moins.

Heureusement, l'excellente Alberte Lagrinche veillait... Toujours Alberte nous sauve la mise ! Chaque matin, elle enfile son pyjama cobalt et carmin, ajuste son masque et fonce dans l'éther pas net, un bras fendant l'azur ("L'azur ! L'azur ! L'azur !" Elle est hantée, Alberte (1), mais pas diluvienne). Sa cape volant loin derrière, elle s'envole, Alberte, du bord de sa fenêtre située à 0,80 m du trottoir et prend fissa de l'altitude pour aller secourir la vine et l'orpheleuve dépourvus du Savoir, châtier les méchants, et surtout appeler à la rescousse les Stormtroopers de la 501ème bis et les parachuter aux avant-postes.

Non, pas ceux qui ont juré fidélité à l'abominable Dark Vador, non : les nôtres sont des chevaliè-re-s blanc-he-s, fille et fils de Luke Skywalker. Leur sabrolaser leur permet d'aller extirper, au plus profond de la galaxie dotclearienne 2.6.3., les racines du mal et de faire réapparaître, en deux coups de Blastech E-11astrofileté, l'intégralité de cette oeuvre unique et qui le restera, ra, ra, petit, peta : les 179 biftons de l'Appentis et leurs commentaires, tout perdus dans les limbiques régions du périmé et que revoici, intacts, toilettés, regonflés non mais n'allez pas farfouiller dans les archives, ça se voit pas, c'est juste que tout ça s'est azuré, s'est auréolé d'une lumière particulière, celle de la res-sus-ci-ta-tion.

Ils partirent à quatre, nombre superpouvoirisant s'il en fut ! Quatre comme les as, les filles du Dr March, quatre comme les saisons des pizzas, les évangiles aussi, tiens, quatre... Quatre comme les Mousquetaires qu'étaient trois - ou l'inverse, quatre comme les quarts, comme les temps, et comme aussi les cents coups !

Et ils parvinrent à leurs fins.

Après trois jours et deux nuits blêmes qui les virent, penchés sur les machines ronronnantes, testant d'un stéthoscope en carbure schmilblické de troisième génération les disques de cristal tournant au ralenti sur la couveuse où l'Appentis exsangue ne palpitait plus guère et où Pirouésie dormait d'un sommeil de Belle... Ne prenant ni nourriture galactique ni repos, ils s'activèrent... Le café en bioziptope compressé qu'ils s'injectaient régulièrement tenait leurs paupières droitement ouvertes, l'eau lustrale versée chaque heure dans la visière de leurs casques maintenait leurs flux de syndication au frais tandis qu'ils travaillaient dur à réparer la faille, une toute petite faille, minuscule, qu'on ne voyait pas à première vue, ni à deuxième, qui aurait pu passer inaperçue, mais qu'ils identifièrent et à laquelle ils s'attaquèrent en chantant, car aucun défi ne leur est étranger : "La faillette, nous voici" !

Quoi qu'il en soit, ils s'interdirent de sortir de la bulle avant d'avoir réussi. Lorsqu'un premier souffle timide souleva les feuillets épars, lorsque les billets se rassemblèrent, lorsque l'Appentis palpita, et aussi sa voisine de palier, Pirouésie, de meilleure constitution, faut dire, pas étonnant vu qu'elle vit à la campagne, ils relevèrent leurs heaumes. Leurs yeux d'agathe et d'obsidienne s'embuèrent de toute la fatigue accumulée. Tirant sur une dernière clope avant de claquer la porte, ils se congratulèrent du regard, silencieux, modestes, généreux et anonymes.

Ca marchait. Pirouésie offrait aux visiteurs ses images océanes, l'Appentis remontrait ses déconnades, ça marchait.

En écrivant ces antépénultièmes propos, la taulière glisse un oeil du côté de la table à téléphone. Il est toujours là, il est toujours rouge. Pas violet. Un élément de stabilité dans cet univers mouvant.

A la géniale Alberte (oh my heroe...)", aux garagistes miraculeux qui ont fait redémarrer l'Appentis et Pirouésie ; à la Très Savante Kozlika, à Doc' Martin, à Franck et à Xave que je ne connais pas mais que je subodore d'un très haut standard, la taulière dit

MERCI ! MERCI !! MERCIIIIII !!!

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Il suffit de passer le pont...

Ainsi parlait Kozlika, dans cette langue dont l'hermétisme n'a d'égale que sa beauté, se dit la taulière humiliée de n'y pouvoir piger que couic, mais quelque part rassérénée par la pensée que les toubibs d'Urgences-blog la causent couramment, ce qui est bien l'essentiel après tout : "(...) je publie ici mes démêlés avec l’intégration d’une bannière au format SVG dans une page html." Ou : "Après avoir repoussé celles qui ne permettaient pas de manipuler le svg une fois inséré (en utilisant la balise <img /> ou en css via un background)", ou encore "<a xlink:href="url-de-mon-choix" target="_parent">" C'est pour ça que c'est elle, la pro de Dotclear, et pas votre taulière. Et c'est chez elle, la trace des comparses...

Franck est aussi un gros joueur, la preuve.

Quant à Martin, ce talent protéiforme, il joue de tellement de claviers et de registres qu'à côté, les Bach, dynastie d'organistes, c'est des dactylos.

Mais le lien le plus émouvant que la taulière a mis au jour pour pouvoir dire deux mots de Xave, le quatrième élément c'est . semble la métaphore adéquate.

Au fait, saviez-vous que les quatre Mousquetaires étaient cinq hi hi hi...?

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L'info qu'il fallait lire dans la marge sur nos blogs :

16 mai 2014 :

Une nouvelle versi
on de maintenance qui
corrige deux potenti
elles failles de sécuri
té sur l'authentifi
cation XML-RPC..."

Traditionnel, XXIe siècle, chez Dotclear

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(1) "Je suis hanté. L'Azur ! l'Azur ! l'Azur ! l'Azur !", dernier vers du poème "L'Azur" de Mallarmé, cité dans un A supposer de Jacques Jouet.