Mardi à Saint-Etienne, piétaille, envolons-nous !! Survolons la ville !!

Ainsi nous éviterons non seulement l'avalanche d'amendes octroyées par une police municipale aux ordres (126 en 45 minutes hier ou avant-hier, quelque chose comme un orgasme policier collectif et tout ça en plein jour, sous les yeux des enfants, les gars), mais aussi :

  • les automobilistes qui à Sainté font à peu près n'importe quoi, au point que la première chose que tu apprends ici c'est à traverser quand la voie est libre, et non pas se mettre dans de stériles histoires de rouge et de vert ;
  • les autres chauffards en utilitaires, motos, scooters, quads, itou ;
  • les cyclistes, qui n'empruntent pas les pistes cyclables (symboliques ici de toute façon) mais tout le reste ; ou, sport très prisé, roulent à fond de train sur les voies et, lorsqu'une rame s'annonce, sautent sans préavis sur les trottoirs voisins, coupant parfois la file inverse réservée aux voitures, avec des figures de free-style de haut niveau... de terreur pour tout le monde.
  • enfin, les trams, qui parfois oublient de se signaler avec leur "clang clang" si caractéristique, un peu désuet mais qui fait l'un des nombreux charmes de cette cité, "clang clang" très utile car les angles morts (oui, parce qu'en fait de morts y a plus d'angles que de gens figurez-vous) sont nombreux au long des voies, régulièrement coupées par des passages piétons et des feux, tellement la circulation ici est mêlée, illogique, inexplicable, inextricable et encore plein d'autres choses en "i".

Bon, là-dessus la taulière va vous glisser son sentiment : oui, c'est l'anarchie en termes de circulation routière à Sainté. Oui, c'est dur pour les vieux en particulier (bien qu'on serait peut-être fondés à essayer de clamecer un peu plus vite pour faire de la place, au fond. Pensons-y, pensons-y...). Non, ça respecte pas le code, ici.

So what ?

Qu'est-ce qu'on observe, même si ça énerve grave de voir une bagnole te foncer dessus tandis que tu chemines sur ce trottoir (enfin, ce qu'il en reste, vu que la voirie ici est totale défonce) ?

Eh bien, ce qu'on voit à l'oeuvre ici, c'est quelque chose de l'ordre du modus vivendi : bon an, mal an, ça vit ensemble et ça clame assez haut, dans le fond, que les lois et règlements sont moins efficaces que l'oeil ouvert et le bon, que l'oreille tendue, que la vigilance et aussi qu'une certaine courtoisie entre conducteurs et piétons. C'est ce même esprit qu'on trouve dans les jardins où les cabanes construites de bric et de broc ne sont pas réglementaires, où l'écologie n'est pas toujours respectée...

Soif d'ordre ? Faut pas habiter ici !

Ca dit aussi qu'il y a trop de caisses dans cette ville, mais ça, désolée, on peut pas y toucher. Que l'agglo stéphanoise soit un vaste couloir à bagnoles, Perdriau, il s'en tamponne le coquillard avec une petite patte d'anguille. Comptez pas sur lui pour trouver des alternatives à la bagnole-en-ville. Qui c'est déjà Perdriau ? Attendez-voir.

Mon excellente amie Alberte L. propose donc :

"Excellente opportunité médiatique les PV promis mardi,
que la mouvance STOP (Stéphanoise Traverseuse d’Opposition Piétonne) manifeste.
Bloquez les rues de Saint-Étienne avec des mots d’ordre du genre : fini de nous écraser, écrasez-vous les bagnoles !
etc."

OK Alberte, on essaiera ! Mais il serait tout aussi urgent de manifester contre Perdriau, maire de droite qui le fait savoir à coup d'actions qu'il trouve, lui, signifiantes, de vrais "signaux forts" dans un pur style vallsien, prouvant une fois de plus la proximité idéologique d'un certain nombre de politicards qui continuent à prendre une carte quelque part mais sont très poreux côté valeurs..., tout ça, dans des périmètres (hyper-centre) ou en direction de populations (les piétons, plutôt jeunes ou vieux, fauchés en tout cas) ne présentant pas de risque d'émeute.

Le maire Perdriau (un nom patoisé de volaille, tiens), qui continue ses opérations de comm', envoie d'abord ses flicards sur le stationnement payant non réglé (manne d'amendes !). Puis, sur la foi de chiffres mille fois repris par les médias ce week-end (7 morts dans la Loire depuis janvier dont 4 "sur la circonscription de police de St-Etienne", chiffres ne disant que ce qu'ils disent, non analysés : à quel endroit de la Loire ? Quelles sont les causes de leurs morts : âge, alcoolisation, implication du véhicule qui les a tués, bref : circonstances ?), il ordonne une opération coup de poing de verbalisation de piétons (ça fait nouveau, gonflé, ça fait côôôser)...

Perdriau n'a rien à faire d'analyser la mortalité routière. Analyser c'est un truc d'intello, de gauchos. Lui, il agit. Enfin, il agite.

Et au passage il verbalise les pauvres, et respecte le 4x4. Y en a déjà pas tant ici, qu'est-ce qu'on va devenir si le 4x4 part à Lyon par exemple ?

Les bonnes gens plutôt sexa que sexy applaudissent à ce maire avec lequel "enfin il se passe quelque chose", "qui fait bien de reprendre un peu les choses en main" et autres arguties qu'on connaît par coeur. Perdriau caresse les désirs d'ordre, fait le volume qu'on brasse au café du commerce, cause à la ménagère irritée contre "ces Roms", etc. (ah oui, une proportion de Roms notable parmi les piétons, quoi, ces gens n'ont pas de voitures ? Mais alors, où sont donc leurs "grosses Mercédès" ? Faudrait savoir)

Le fait que cette non-information soit mise en une par le nauséabond site "Fdesouche", suffit à indiquer la direction dans laquelle s'engage, sans regarder à droite ni à gauche au fait, mais droit dans ses bottes et le "front" haut, Perdriau.

Au secours ! Alberte a raison, faut descendre dans la rue mardi, mais pas que mardi, et pas que pour les amendes.

Sacrée Alberte ! Elle le sait bien, qu'il suffit d'attacher un tout petit chiffon rouge devant la taulière et que celle-ci part au quart de tour sans respecter le code, heu heu heu :-)