El Desdichalune
Je suis le ténébreux, — le veuf qui les promène.
Ma seule étoile est morte et la mer qui se brise,
La regarde enfin libre et ouverte à la brise.
Est-ce le flot d'argent qui vient des eaux, sirène ?
Dans la nuit du tombeau, qui trouble ainsi les flots ?
Rends-moi le Pausilippe battant la guitare
La fleur qui plaisait tant à mon cœur, sourds échos
Et la treille où le pampre à la rose tartare ?
Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan cadencé ?
Mon front est rouge encor du baiser sur les flots.
Se verrait, dans la grotte une forme. L'humaine ?
Et j'ai deux fois vainqueur traversé constellé
Ni le noir djinn là-haut sur la lyre d'Orphée
Ni soupirs de la sainte ni sanglots de près.
Victor de Nerval
(approximate d'après El Desdichado - Gérard de Nerval,
et Clair de lune - Victor Hugo)
Bravo ! Nous vous avons caftée, chère Taulière, à Nicolas Graner en personne.
Votre Desdichado devrait rejoindre la longue liste des avatars à cette adresse :
http://graner.net/nicolas/desdi/alp...
Merci ! très honorée...
Vous avez cafté la version corrigée espère-je ?
ah tiens, ça marche comment ce bastringue ?
Ah... Excusez, les lectrices-teurs, j'en avais oublié de donner le mode d'emploi ! Bon, c'est de la sauce à l'appentis, hein, pas une science exacte.
Alors : prenez deux pouèmes A et B également bien dodus, remplis d'images, de métaphores, de rimes riches (Hugo fait tout de même brise/brise : brise le verbe et brise le vent, hein, faut le faire) et autres trouvailles poétiques de cette époque bénie, le XIXe romantico.
La structure n'est pas obligatoirement la même (un sonnet et un autre machin dont je ne sais pas le nom).
Choppez dans le pouème B des morceaux intéressants et collez-les dans le pouème A. On a le droit de (tenter de) faire rigoler et on ne s'interdit aucune trouvaille bizarre. La métrique : on fait au plus près, au mieux. La rime : on s'autorise les approx.
On peut respecter la césure à l'hémistiche comme dans Escoffier on vous apprend à respecter les articulations de la volaille au moment de la découpe.
Si vous sentez que la sauce risque de tourner, n'hésitez pas à permuter comme des malades : à force d'à force, c'est comme quand on met une crème anglaise virée dans une bouteille et qu'on secoue : ça reconstitue miraculeusement le liant.
Remuez pendant le temps qu'il vous faut, servez chaud.
C'est pourquoi aujourd'hui encore, en regardant ce "machin", je suis parfois incapable de dire si c'est du Herval ou du Nugo, du Gector ou du Virard. C'est le risque, s'pas ?