Une bonne presse

La Taulière est en pleine désintox. Pas depuis le réveillon, non, bande de mal-pensants ! N'avez qu'à lire le billet 203. Ah oui, au fait j'aurais pas dû l'écrire celui-là : jamais 203. Ha ha.

La taulière est donc en pleine désintox de France Inter. C'est-à-dire qu'au lieu de l'écouter environ 18 heures sur 24 comme auparavant, elle s'y rend paresseusement vers 13 heures - et encore, pas TLJ - pour rejoindre la Marche de l'Histoire de Jean Lebrun, puis la Tête au Carré de Mathieu Vidard. Et c'est tout ! Parfois le soir elle fait une incursion du côté de Kathleen Evin pour son Humeur vagabonde.

En échange, elle écoute une délicieuse matinale sur France Musique de 8 à 10 le matin (Vincent Josse, éclectique avec bonheur), puis se branche sur France Culture dont au sujet de laquelle je ne peux pas vous répéter tout ce qui y est dit, c'est trop touffu et trop classe

Bref, ce matin, elle "retombe" un peu. Vous savez, les camés, ça devient pas sobre comme ça tout de suite et voilà, elle se retrouve sur la bonne vieille chaîne délabrée en train d'entendre une journaliste interviewer un quelconque directeur du Figaro à propos de l'augmentation du prix de son journal. Captivant. L'intervieweuse fait remarquer que de grands quotidiens régionaux en sont encore à presque deux fois moins cher et cite Ouest-France.

Que répond ce brillant communicant ? En substance, que les 2,20 ou 2,30 euros de son quotidien se justifient par la richesse du contenu. Oui, il ne parle pas de la richesse de son propriétaire bien sûr. On ne peut pas, se lance l'interviewé, comparer les journaux régionaux, qui font la part belle à une info locale assez facile à aller chercher, à une presse de qualité - sous entendu la sienne, etc.

Au moment où il dit "presse de qualité", il se rend compte (il est bien le seul, la journaleuse n'a manifestement pas ouvert une paupière depuis son endormissement parigot) qu'il vient d'opposer "qualité" à "presse régionale". Alors, comme tous ceux qui viennent de poser un pied dans la gadoue et la sentent soudain pénétrer, glaciale et humide, dans leur godasse, il y enfonce joyeusement la deuxième en jurant que perso il respecte beaucoup beaucoup Ouest France qui est un journal admirââble, bien fait, etc. Laissons-le s'enfoncer. Visiblement - ou audiblement, plutôt - personne n'a relevé.

Moi, qu'il s'agisse de Ouest-France, de la Manche Libre, de la Voix du Nord, du Bien Public ou de l'Indépendant de Saône-et-Loire (s'il existe encore), du Progrès (dans le quel tout est vrai selon la pub) ou de ce bon vieux DauBé (Dauphiné Libéré, ainsi surnommé par les gens du cru qui n'y croient plus), et de quelques autres, je me suis toujours fort divertie en feuilletant ces machins - y compris en ligne, où l'on trouve parfois de bons articles. A la différence du Figaro où ils sont plutôt toujours mauvais à force d'être orientés (des journalistes en proie à un torticolis permanent assorti d'un lumbago dit "pliant d'échine", on dirait des avatars de Jean Marais dans Le Bossu : "Monseignèèèr...").

Stéphano-chronique express

Plus drôle et plus près de chez nous (de chez moi en tout cas) : ce matin au cours de gym de mes bons vieux, une dame très comme il faut qui fait sa gym en petit patalon brodé et pull d'inspiration norvégienne alors qu'il fait 24 bons degrés dans le gymnase, quitte le cours pour une pause pipi. Elle informe à la cantonnade : "je reviens, je vais faire sangloter la mignonne". Mesdames, je vous demande d'adopter cette merveilleuse petite expression, qui fera heureusement la nique (si j'puis m'permettre) aux métaphores mâles du genre "changer l'eau des poissons rouges", "rincer les olives" et autres "tirer un bock".

Essayons d'un petit scénario ?

Retour à France Inter où, donc, la Taulière est retombée exceptionnellement ce matin. Un rigolo de service se gausse de la mise en film (supposée) de l'ouvrage essentiel de Mme Trierweiler et imagine un article du Gorafi où l'on apprendrait qu'une version pour enfants avec planches coloriées et fléchettes à découper, et un jeu vidéo, seraient en cours de fabrication.

Xavier Beauvois, invité pour la promo de sa "Rançon de la Gloire", se voit demander s'il réaliserait un film à partir de l'histoire en question et répond brièvement sur le thème "je fais des films, pas du fric" (ils disent tous ça, mais faut tout de même pas trop nous la faire au sacerdoce). Enfin, il veut signifier qu'il ne tremperait pas dans cette daube. Une seconde de réflexion plus tard, il dit ou alors si, mais alors une transposition possible, par exemple au Moyen-Age, avec un cheval au lieu d'un scooter, un heaume au lieu d'un casque, etc.

Astier pourrait peut-être en faire quelque chose ? Son Astérix de la promo immobilière ("Le Domaine des Dieux", en ce moment sur les écrans des multiplexes) se laisse regarder, même si l'on regrette qu'il ait totalement perdu le punch de Kaamelott et systématisé sa bonne trouvaille jusqu'à la rendre indigeste, comme toujours avec les bonnes recettes, dès lors qu'on se met à faire du fric, justement, pas des films.

Un zapping plus tard me revoilà sur France Musique où l'on évoque Roméo et Juliette. Et aussitôt de broder, en imagination, sur une Roméone-Gayet (ben oui, une version dé-genrée) venant bramer sous le balcon de Juliet-Hollande, alors que Tybaltine Trierweiler tente de se battre en duel avec Valls-Benvolio... Ce serait une version roman-photo prenant des libertés avec le texte de Will bien sûr.

Qui dit mieux ?

Passage d'antenne

Réussi par Philippe Bertrand à l'instant d'ouvrir ses Carnets de Campagne, lorsqu'il lance à l'équipe de l'émission précédente (tellement nulle que j'ai déjà oublié le titre), où il est question de James Dean : "Bon, OK, James Dean... Mais alors : l'idole des jeunes ?".