Il se passe un truc inhabituel sur le blogue à Robert Rapilly. Ce poète, écrivain, peintre (dans l'ordre et le désordre) se paie une petite "Récréation" (c'est le titre du billet). Bien.

Faut dire que quand RR se fait une récré, c'est du niveau où vous et moi on commence à en baver de sérieux ronds de chapeau mais bon. Que l'envie aux pieds crochus ne s'agrippe pas ici. On a déjà eu l'occasion de dire qu'il y a les pointures, et les autres.

Bref, Robert Rapilly nous pose un beau lapin.

Ce lagomorphe farceur déclenche une abondance inhabituelle de commentaires. La Taulière sait de quoi qu'elle cause, étant une lectrice quasi quotidienne du blogue en question. A sept commentaires, on est aux 10000 laïques et j'me comprends.

Occasion de vérifier cette assertion par un rapide sondage : lequel se transforme en immersion profonde parmi les trésors de lecture, jusqu'au billet initial daté de décembre 1800. C'est parfois difficile de commenter chez RR. Allez donc commenter un cador ? Vous n'oseriez tout de même pas tenter un tir en extension si Thierry Omeyer était dans les cages, par exemple ? Non non, la Taulière n'est pas en train de s'assouplir l'échine par un exercice de vaine flagornerie. C'est un constat : Robert Rapilly monte assez souvent à trente mille pieds, mais il n'est pas toujours facile à suivre sur les écrans radar, raison pourquoi on lit, parfois on tourne la page (mentalement) dans tous les sens, quoiqu'avec les tablettes ça devienne plus aisé. Parfois on croit saisir un éclair, mais souvent ça reste d'un accès mettons... ardu.

Presque toujours c'est la beauté qui nous saisit et nous met coi, quoi. Il y a de ces sonnets parfaits, de ces villanelles poignantes... De ces pages... Beauté formelle comme une impeccable démonstration mathématique est belle. Beauté charnelle quand RR laisse un peu l'émotion filtrer (dire que c'est un auteur pudique, ce serait d'un faiblard euphémisme. Ce mec verrouille à mort mais hi hi, parfois derrière lui la cloison s'effondre et le trahit, je redis, hi hi).

Quoi qu'il en soit en lisant la Récréation, la Taulière se marre cette fois franchement et plus encore de voir le Lapin susciter tant d'élans (plus facile que de marier la carpe avec l'oreillard, tout de même). Elle invite donc largement le petit peuple de l'herbe à y aller jeter un oeil (bien que Lacan, funambule contributeur à ce paragraphe animalier, ait prononcé définitivement le "défense d'y voir"). Que Lacan ne créa-t-il point, d'ailleurs, l'OuPsychanaPo ? - Quoi, maman popo ? J'ai rien dit moi.

Bien. J'en reviens à mon sujet : une fois dégusté le civet selon RR, farfouillez donc dans le centre d'aiguillage du blog. On voulait citer des pages mais y en a trop, on ne sait pas choisir.

Bref, d'élégantes mystifications en recherche poétique oulipienne fondamentale, de modestie en tutoyage de sommets, Cher Robert Rapilly quand donc te décideras-tu tout simplement à faire publier ce blogue en l'état, sans rien y aller chercher ni modifier ni repeindre ?

Pas la peine d'essayer de faire tenir les billets en 609 ou en 747 vers, pas la peine de retoucher : qu'attend la Contre Allée pour s'en occuper ?

Bon sang.