Ancienne lecture, future lecture

Voici quelques jours, une amie me rend visite et nous devisons longtemps de notre sujet favori : nos lectures.

C'est pendant et après le repas, autour de thés prolongés, tout en surveillant du coin de l'oeil par la fenêtre l'arrivée du véritable hiver sous la forme d'une belle chute de neige vespérale et dorée. Nous notons les titres que l'autre recommande, nous évoquons les livres lus et refermés. Catherine remet sur le tapis son vieux projet d'un cercle de lecture, que nous voudrions bien voir naître (ça va venir, Cath, ça va venir ! Faut qu'on y travaille...).

Je note deux titres, dont "Le dernier gardien d'Ellis Island", de Gaëlle Josse, point encore lu à l'heure où nous mettons sous presse.

Pendant que mon amie m'entretient de ce bouquin, j'ai à l'esprit - et puis nous sommes passées à autre chose et j'ai oublié - de lui parler des formidables "Récits d'Ellis Island" de Georges Perec et Robert Bober. Ce dernier, peut-être plus connu - ou reconnu - récemment du grand public pour son "Quoi de neuf sur la guerre ?" que pour son activité de réalisateur, a tourné avec Georges Perec, qu'on ne présente plus, ces "Récits d'Ellis Island", dont est né ensuite le livre. A moins qu'il n'ait été écrit pendant ? Impossible de retrouver le sens de la marche (une reprise de ce volume à la médiathèque s'impose).

Le projet du documentaire en deux parties : "Traces" et "Mémoires", sorti sauf erreur en 1979, puise autant dans l'histoire personnelle des deux compères, tous deux touchés de près par l'Holocauste : Bober né à Berlin de parents juifs en 1931, et Perec, mis à l'abri en 41 (il avait cinq ans !...) dans une pension à Villard-de-Lans par sa mère, qui devait mourir en déportation via Drancy, que dans leur fascination pour ce lieu désert d'Ellis Island.

Le centre d'immigration était abandonné, dans ces années-là, avec la désinvolte indifférence, soulignée par Perec, de l'Amérique à l'égard de ce qui est terminé, n'a plus lieu d'être, ne "vaut" plus. Même pas comme trace, précisément ! Alors qu'il s'agit d'un pan mémoriel monumental de son histoire, tant du point de vue de la durée du lieu : le centre fonctionna de 1892 à 1954, que de son impact sur la constitution du peuple américain.

Les Américains ont fini par comprendre qu'il fallait préserver leurs lieux de mémoire et le centre d'Ellis Island a été rénové - sans doute reconstitué, car ce qu'ont vu Bober et Perec, en témoignent leurs images, ce sont des lieux de ruine désolée, une friche industrielle.

Voici donc cet étrange bouquin, textes et photos, et même la "méta-narration" de leurs reportages car Perec y raconte comment tous deux, jeunes intellectuels (il y a une photo très drôle, de 1974 je crois, où on les voit sur le ferry, avec leurs pantalons pattes d'eph, leurs tignasses abondantes et leurs grosses lunettes), débarquent à New-York avec l'intention de faire ce film. Mais, peu rompus aux techniques de l'interview, ils ne préparent rien et improvisent beaucoup, avec plus ou moins de réussite et même un coup de mou, pendant l'aventure, Perec se demandant comment tout ça va finir.

Première parenthèse : c'est constitutif de l'air du temps post-68, cette spontanéité, ce caractère gonflé d'aller essayer, réaliser des trucs sans avoir la légitimité institutionnelle pour le faire, s'approprier des outils et se lancer dans des projets aussi foutraques que créatifs avec ce côté bricolo. Seul Gondry, au cinéma, est capable de restituer cette intelligence-là. C'est pourtant, soit dit en passant, ce qui a donné cette double décennie (en gros, 65 à 85) extraordinairement riche en matière intellectuelle, artistique et politique, juste avant que Mr Fric réussisse enfin son coup du siècle et nous livre aux experts.

Il a été déployé beaucoup d'énergie pour l'enterrer, cette vague créative. La discréditer, en donner une image folklorique réduite à quelques pochettes de 33 tours aux couleurs psychédéliques. Mais le documentaire de Perec et Bober, ou plutôt leur livre, car je n'ai pas vu le film (pas encore), est là aussi, même si telle n'était pas leur intention, pour témoigner des innombrables et fécondes tentatives de relire le monde sous des éclairages inédits, qui ont donné ce tissu indéchirable : la contre-culture de ces années-là, "en marge", "underground", à l'écart et pourtant furieusement en prise avec le capitalisme galopant qui bientôt les réduirait au silence.

Il résulte de ce voyage américain des entretiens décousus, qui parfois portent à faux quant à l'histoire qu'ils voulaient raconter, mais possèdent la force infrangible du flux de discours produit par de vieilles gens à qui, soudain et sans ménagement, on "donne la parole" (on devrait plutôt dire qu'on "l'ouvre") et qui, parfois, ne comprennent même pas pourquoi il faudrait en parler, l'importance que ça peut avoir. Parfois aussi les gens pressentis ferment leur porte sans explications, ou bien les apprentis-interviewers se rendent compte en cours d'entretien qu'ils "épuisent" (aux deux sens du terme) leur sujet. Les voix tremblent, s'éteignent, parlent d'autre chose...

Dans la notice consacrée à Georges Perec il est dit qu'il "filme à Ellis Island avec Robert Bober l'exploration de leurs racines juives". Ce n'est pas tout à fait juste ou pas tout à fait complet. De quelles racines s'agirait-il ? Ces deux écrivains ne sauraient-ils pas d'où ils viennent, et précisément pas de là-bas ? Leurs racines ne plongent-elles pas plutôt dans la douloureuse vieille Europe de la première moitié du vingtième siècle ? D'autre part, la seconde partie de leur documentaire, Mémoires, est décrite comme "un témoignage filmé à New York, sur les émigrants juifs et italiens entrés aux États-Unis par Ellis Island", ce qui s'approche mieux du sujet.

Il faut donc avancer dans la lecture pour sentir - dans les mots de Perec et dans les images de Bober, dans leur choix qui s'infléchit vers des interviews d'immigrés juifs d'Europe centrale - combien les récits de l'arrivée des migrants à Ellis Island sont symétriques de ceux relatifs à l'arrivée et au terrible "tri" à l'entrée des camps nazis.

La Taulière voudrait ouvrir ici une deuxième parenthèse pour rappeler que les gens de sa génération ont découvert les camps de la mort avec épouvante, dans les années soixante - soit quinze ans après que les soldats alliés y sont entrés !! Lentement, par révélations successives, comme des épluchures laissant peu à peu apparaître le fruit putride de la mort industrielle nazie, la mise en oeuvre de celle-ci a été dévoilée aux adolescent-e-s que nous étions, et dont les parents étaient souvent frappés d'amnésie sélective ou en tout cas en avaient soupé de la guerre et ne voulaient plus en parler ni surtout en entendre parler. On sait combien de déportés revenus sont morts - ou sont restés morts vivants - de n'avoir pu raconter.

Nous demeurions, adultes en devenir, un public de choix pour les récits héroïques de résistants, qui enchantaient pour nous le récit de la guerre. Quand soudain, ce glacis craque et nous entr'ouvre les abîmes.

Il a bien fallu les vingt années suivantes pour que se révèlent le rôle de l'Etat français, l'adhésion d'une opinion publique au cerveau collectif déjà bien lavé, et de longue date, par l'antisémitisme, le racisme et la xénophobie "ordinaires", la veulerie et la lâcheté des uns et des autres, qui ont abouti à ce qu'on a appelé "la collaboration", terme polysémique s'il en fût, mais qui dit aujourd'hui non seulement les collusions avec l'occupant à des fins de profit ou de "mieux vivre", mais l'indigne coup de main que le pays a donné aux crimes nazis.

Tout cela peut paraître aux générations d'aujourd'hui comme un bloc de vérité historique advenu d'un coup, mais il n'en est rien. C'est simplement le résultat, très progressivement porté à notre connaissance (j'ajouterai : avec mauvaise volonté) du travail des historiens appointés de l'époque (les autres, ceux qui tentaient de faire une histoire honnête, n'étaient pas lus par le "grand public"). Dans notre lycée, au ciné-club, nous fut projeté en 1963 (nous avions quinze ans, précisément) et sans explications préalables, sans préparation, "Nuit et brouillard", film documentaire de Resnais sorti en 1955.

Nous avons sans doute eu droit à la version expurgée par la censure, où la fameuse image du gendarme français a été masquée... Le seul sentiment qui surnage dans ma mémoire est l'horreur absolue d'une intimité forcée, quasi pornographique, avec d'innombrables morts décharnés, images qui nous furent flanquées en pleine figure ; mais non pas la lecture d'une historicité impossible à l'époque. Celle-ci ne nous est arrivée que par bribes, entre autres avec le film d'Ophüls "Le chagrin et la pitié" (1971). C'est pourquoi nous ne pouvions pas intégrer d'emblée, dans la décennie précédente, la responsabilité française dans l'Holocauste.

En matière de "vérité historique", nous étions aux prises, à ce moment-là, avec la seule atrocité nazie, purement et uniquement allemande, sans contexte. Nous ne parvenions pas à la rattacher à quoi que ce soit. Une vérité historique en quelque sorte flottante, avec presque des allures de fatalité, et par là d'autant plus inexplicable, presque magique (de la magie noire). Je le répète, ceci peut paraître incroyable aujourd'hui, mais pendant quelques dizaines d'années, pour nous, petits enfants du siècle abreuvés du catéchisme où l'on apprenait que "Dieu est un esprit infiniment parfait, créateur du Ciel et de la Terre", Hitler fut Le Mal infiniment parfait déconnecté de toute cause, seul créateur des camps de la mort.

Il ne faut perdre aucune occasion d'en témoigner, parce que - fin de la parenthèse - aujourd'hui les mêmes causes sont en train de produire les mêmes effets devant notre cécité renouvelée.

Quoi qu'il en soit, l'effet de miroir des "Récits..." consiste en ce que, à l'arrivée des déportés dans les camps, il s'agissait d'échapper au pire si l'on pouvait (1), quitte à survivre ensuite dans une autre sorte de pire, tous les degrés de l'horreur devant être descendus la plupart du temps sans espoir de retour. Pour ce qui est d'Ellis Island au contraire, il fallait tout tenter pour, et non éviter, d'y entrer.

En évoquant l'activité de ruche de ce centre de tri, antichambre au présumé paradis du bien-vivre que représentait l'Amérique pour les immigrants, les mots et les images des "Récits" disent l'énorme charge d'angoisse attachée à la question essentielle d'être admis à franchir une fois pour toutes le seuil du nouveau pays pour aller, enfin, y "gagner" sa vie. Ou, au contraire, d'être refusé, rejeté à la mer. Le marquage à la craie sur les manteaux (2) renvoie aux étiquettes codées cousues sur les frusques des prisonniers de camp (les triangles, l'étoile). Marquage des élus d'un côté, marquage de la mort de l'autre, qui assignait les déportés à l'une ou l'autre infamie : être Tsigane, Juif, homosexuel, communiste...

C'est par là qu'on croit percevoir enfin ce qu'était allé chercher Perec à Ellis Island : quelque chose comme une anti-histoire personnelle par symétrie inverse. Il est possible que l'objectif de leur projet ait été explicité, voire commenté pendant le documentaire. Mais pour qui, non préparée, découvre le livre, s'instaure ce temps d'imprégnation et de questionnement, presque d'errance, qui semble avoir été aussi celui de l'auteur au fil de leur voyage américain, ce cheminement.

Je dois à l'honnêteté d'exprimer ici un doute et la nécessité d'une relecture. Pour n'avoir pas pris de notes en lisant le livre, ce qui remonte à plusieurs mois, je suis maintenant en train de me demander si Perec n'a pas lui-même donné cette clé, auquel cas je serais en train de m'attribuer la prescience d'un truc explicité par l'auteur lui-même, voilà qui serait malin. Ce billet sera donc probablement ré-écrit, mais ce n'est pas une raison suffisante pour le différer : ce qui importe ici, c'est cette symétrie et ce qu'elle éclaire.

Les Récits d'Ellis Island comportent des images absolument bouleversantes. Je leur dois d'avoir, une des très rares fois de ma vie, versé des larmes sur un livre au point d'être obligée d'interrompre ma lecture. Ceci m'est arrivé simplement en regardant longuement une photo ou une autre. Les images de l'époque, prêtées aux deux auteurs par les intéressés, issues de leurs archives ou, pour d'autres, trouvées sur place, sont d'une qualité exceptionnelle, avec une définition telle que les regards vivent et scintillent : yeux clairs ou regards noirs comme des éclats de charbon des Irlandais, Italiens, Polonais ; regards tendus vers l'objectif, dans lesquels passe une fierté, un désir de paraître droit, solide, assez costaud pour être agréé.

C'est dans les yeux de ces femmes qui serrent contre elles une nombreuse progéniture attentive à bien paraître, que brille l'étincelle d'un espoir fou qui se résoudra, pour beaucoup de ces élus, dans la possibilité d'effectuer, dans ce pays de cocagne, un travail exténuant, mal payé, une autre famine succédant à l'impossibilité de survivre dans le pays d'origine et la certitude de faire partie des hécatombes qu'étaient les épidémies, de mettre au monde des enfants qui n'atteindront jamais l'âge adulte. C'est dans les attitudes "redressées" de ces corps exténués par des traversées aux conditions inhumaines et par la non moins inhumaine attente du verdict, dans l'extraordinaire dignité que révèle le rafistolage des vêtements pour la photo, que s'inscrit la vilenie de cette nation neuve et de son usine de tri à migrants.

Ce que décrivent ces Récits d'Ellis Island, c'est comment la pragmatique Amérique délègue aux médecins (ou autoproclamés tels), infirmiers, gardiens et employés d'Ellis Island, le soin de sélectionner, parmi ce qu'il faut bien appeler, du point de vue américain, une arrivée massive de marchandise humaine, les sujets (au demeurant traités comme des objets) prometteurs d'énergie et de bon vouloir, celles et ceux qui vont véritablement construire la puissance des Etats-Unis, comme ces esclaves dont on murait les corps dans les constructions gigantesques des empires antiques.

« Un immigrant se rappelle une histoire qu’on lui racontait au pays : les rues de la cité étaient "pavées d’or". "Elles n’étaient pas pavées, alors on nous a dit de les paver", se souvient-il ». Extrait d'un article sur le film documentaire de Michaël Prazan "Ellis Island, une histoire du rêve américain" paru dans Le Monde du 11 mars 2014.

C'est cela qu'on lit dans les regards photographiés, et qui fait pleurer : tant d'espérance, tant de volonté dirigée vers ce seul but : franchir la porte. Et, pour certains, le retour à la mer pour rejoindre, dans l'Europe des sombres années, d'autres centres de tri...

Il n'est pas indifférent de conclure en s'étonnant qu'aucune référence au documentaire ou au livre "Récits d'Ellis Island" ne figure dans les articles de Wikipédia ou autres sites recensant les oeuvres consacrées à "l'île des pleurs", encore appelée "île des coeurs brisés". Cette absence à mon sens scandaleuse, qu'on pourrait presque lire comme une forme de censure, puisque les articles lus citent des oeuvres postérieures, pour une partie sans étayage historique, voire des oeuvres futiles, vient confirmer en creux ce que je dis plus haut à propos de sa genèse et de l'époque dans laquelle le documentaire et le livre, ont existé, s'inscrivent, et le risque qu'ils tombent dans l'oubli, si l'on n'en parlait.

PS en forme de confirmation (mai 2015) : lu récemment "Ellis Island" chez P.O.L., récit "sec" sans les photos, rédigé par Perec seul. Confirme absolument tout ce que je ressentais/pressentais en lisant le livre illustré. ___

(1) Jorge Semprun n'est pas le seul à l'avoir évoqué, mais il établit bien, dans "L'écriture ou la vie", comment sa qualité d'étudiant lui permet de "décrocher" à son arrivée à Buchenwald, un travail de bureaucrate, un énorme coup de chance qu'il doit - je parle de mémoire - à un autre prisonnier qui lui a soufflé la bonne réponse.

(2) Il s'agissait de sélectionner et de marquer d'une lettre les personnes aptes à entrer, déclarées en bonne santé et non porteuses de maladies réputées contagieuses ou de nature à rendre l'immigrant non productif. Les Récits d'Ellis Island mettent en avant la chasse au trachome, maladie de l'oeil censée aboutir à la cécité. Le marquage pouvait enfin indiquer la mise en quarantaine, ou le rejet pur et simple.
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Mini-biblio complémentaire

Pour un éclairage savant et original sur la structuration de la mémoire historique et le rôle de l'image, on se reportera au livre de Vincent Lowy "L'Histoire infilmable : les camps d'extermination nazis à l'écran", chez l'Harmattan, 2001 - essai basé sur l'étude comparée de trois films relatifs à la Shoah, dont Nuit et Brouillard.

Une vision très "branquignol" d'Ellis Island se trouve dans le "Voyage au bout de la nuit", de Céline, bien que la vie de l'auteur et ses "convictions" carrément crado n'incitent pas vraiment à la lecture de son oeuvre. Mais qu'est-ce qui n'est pas branquignol dans le "Voyage..." que pourtant il faut lire ? Il n'est pas inutile de rappeler ici que Céline ou plutôt le Dr Louis Ferdinand Destouches, après avoir visité les usines Ford de Detroit, s'extasiait sur le sens pragmatique de Henry Ford qui recrutait, semble-t-il, des ouvriers "tarés physiquement et mentalement" parce qu'ils constituaient une main-d'oeuvre "résignée". Nous voilà très près des théories nazies, et toujours dans une histoire de tri humain.

Erratum

Certains détails biographiques figurant dans la notice Wikipédia de Georges Perec, imprudemment repris par la Taulière, ont été supprimés parce qu'ils sont douteux voire inexacts. Un lecteur érudit, attentif et correctement informé nous signale par exemple, à propos d'une prétendue francisation du nom Peretz en Perec :
"(...) Le nom se prononçait bien Perets en Pologne, mais précisément parce qu'il s'écrivait Perec. Rien n'a été modifié en France (et l'absence d'accent aigu est une discrète trace de judéité que Perec appréciait)."
A l'appui, envoi très apprécié du bulletin n° 64 de l'AGP (Association Georges Perec). La Taulière est bien marrie de n'avoir pas recoupé ses sources, déjà prise une fois ou deux à la non-fiabilité (qui, on se permet de trouver, devient préoccupante) des sources Wiki. Elle a donc modifié le paragraphe concerné. On serait au Canard, tiens : pan sur le bec et une relecture de La vie Mode d'Emploi (prévue de toute façon, la première datant vraiment).

Post scriptum

Il s'agissait, en ouvrant l'écritoire ce matin, de m'attaquer au récit de la rencontre exceptionnelle, hier soir, de Latifa Ibn Ziaten. Cela viendra, il faut laisser refroidir. Où l'on verra aussi le lien entre ce billet, qui reste à écrire, et celui que vous venez de lire.