Météo, j'enlève mes bas

Ici quand on consulte la météo locale, il faut savoir l'interpréter. Si le symbole "pluie", agrémenté d'un petit parapluie noir plus ou moins ouvert, est accompagné de la mention "0% de précipitations" (le petit parapluie est alors dessiné fermé), attendez-vous à ce qu'il pleuve "normalement" (au moins trois averses soutenues dans la journée).

S'il est indiqué "pluie 30 %" : déluge assuré.

70 % nous amène à vérifier sérieusement l'état des toitures et à 100 % je redoute toujours de voir passer un tram naviguant dans l'aquarium formé devant mes fenêtres du sixième étage par le flot se ruant à travers la vallée, le Furan (furano furioso) ressurgi des caves et eau du ciel mêlés...

Ainsi va la vie météorologique des régions de petite montagne, on y est rarement exact, c'est ce qui en fait le charme primesautier. A l'instar de ce qui se passe sur la côte normande à laquelle je suis marrie d'ôter ce monopole, il fait beau à Sainté plusieurs fois par jour. Chaque matin apporte son lot de découvertes, hier c'était : neige partout. Là, depuis 14 h 12, il fait soleil. Au moment où j'écris ceci - 14 h 17 - ciel bas et bruine.

D'autres faicts et méfaicts de qui vous savez

Dans la rue Saint-Jean, hier sous la pluie donc - mais à l'abri - l'Irlandais s'était remis à chanter, cette fois debout (pour pouvoir déguerpir plus vite ?) et sans sa copine, qu'on espère en bonne santé. Si ses ballades sont toujours entraînantes et sa guitare juste et claire, il m'a semblé qu'il chantait, pour ainsi dire, aux aguets.

On a pu aussi constater que si les marchands à la sauvette et autres artistes de rue ne figuraient plus dans le décor (malgré l'obstination subtilement gaélique du chanteur ci-dessus mentionné), not'bon premier échevin, le Grapaud "El Rey", a fait installer aux carrefours et sur les places de bien jolis achalandages colorés : ce sont pauvres minettes déguisées avec d'immondes imitations de k-way aux couleurs criardes, postées devant des caisses de même teinte et qui vous tendent, sous des parasols qui ne les protègent pas de la pluie mais abritent succinctement la marchandise : des journaux "gratuits" qui vont plus loin joncher le sol, les abribus ou les parvis des écoles.

Un autre de ces stands miniature propose aux passants de petits gobelets remplis de la pisse d'âne contenue dans des capsules dont un célèbre bellâtre américain fait la pub (à raison d'environ 6 millions d'euros - ou dollars ? - de cacheton par épisode). La marque ainsi promue occupe 85 % du marché. Cette camelote se déverse chaque jour sur notre territoire à raison de 2,5 millions (estimation basse) de capsules usagées non recyclables.

A moi, vieille gaucho également non recyclable, il me déplaît de slalomer entre ces champignons mercantiles qui ne mettent en lumière que la vision singulièrement ringarde d'un politique à la vue basse, qui confond commerce et "bien vivre" en ville. Forcément, avant d'écheviner, cet individu quadragénaire a été diplômé de l'ESC de Sainté. La vulgarité suant de chaque pixel sur la photo en bandeau à l'accueil du site de l'ESC donne une idée de la profondeur de réflexion et de la hauteur de vue des gens qui en sortent. Vous me direz, ce ne sont pas les critères de leur embauche, à ces jeunes diplômés en peau de lapin : ils sont là pour vendre. Quoi ? On s'en fout.

L'autre grande muette

Voici 9 grands jours que Radio France est en grève. La bande musicale de France Inter frise l'indigence - que dis-je : elle l'a tellement frisée qu'on n'y trouverait plus un pou - celle de France Musique pompiérise à tout va, componction, pump & circumstances... Elle a dû être concoctée par Frédéric Lodéon un jour où, ayant trop bu de camomille, il était agité d'idées subversives. Celle de France Culture, après avoir été agréable et surprenante de modernité pendant quelques jours, bégaie depuis 48 heures avec le passage en boucle de 3 ou 4 morceaux sans risques (un peu d'afro-cubain, quelque be-bop, un vieux rock), entrecoupés de plus en plus fréquemment d'une annonce en forme de litote renforcée : "en raison d'un mouvement social etc. nous ne sommes pas en mesure de diffuser l'intégralité de nos programmes", susurre une dame à chaque bout d'un (bref) intermède musical, chaque morceau étant tronqué. Pour informer l'auditeur (qui est déjà au courant) qu'aucune émission ne sera diffusée, pas même un journal à la mi journée, qu'en termes galants ces choses-là sont dites... tu m'as bien l'air intégrale, tiens !

Que Mathieu Gallet soit incompétent et placé là où il est au terme des habituels et sinistres déplacements de pions politiques - ici je vais commettre un délit de faciès : pensez-vous sincèrement que le type dont la trombine satisfaite s'affiche sur cette page, respire l'intelligence, avec sa peignure de chauve-qui-ne-s'assume-pas ? - on le sait. Qu'on le vire après sa convocation chez Mme Pellerin, cela changera-t-il la donne ? La radio "de service public" est moribonde, comme l'hôpital est moribond, etc.

Un p'tit tour de Valls

Sortie ce matin pour constater que la ville était entièrement enflicardée mais grave.

Devinette : kicéki a plus de moyens, infiniment plus, que Lord Grapaud, pour semer du bleu marine dans les rues de Sainté ?

Hein... Qui ??

Elll Manouelll, bien sûr !

Venu ch'sais plus quoi faire ici, ah si : risette, pour clore le congrès de la FNSEA, à Beulin, président de ladite et de Sofiproteol (Avril) réunis (ô combien réunis !). Que le même mec soit président d'un "syndicat" "d'agriculteurs" et d'une "société de financement qui accompagne le développement et l’innovation des filières agro-industrielles et agroalimentaires" (7 milliards de chiffre d'affaire en 2013), tiens donc, tu parles d'un paysan... ça frise le délit d'initié (encore une frisure haut de gamme). Excusez-moi, je viens d'avoir une crise de guillemets, hips.

A Sainté il y a une rue de la Valse. Que notre sémillant PM n'aille pas penser qu'on lui a percé une voie spécialement ? Il est vrai que non loin, il y a aussi une rue de la Chance, une rue pour Hollande ?

Contrairement à ce qui peut paraître aux lignes qui précèdent, la Taulière ne s'est absolument pas levée du pied gauche. Au contraire, elle est d'humeur riante. Ce ne sont que quelques brèves de comptoir, Seigneur...

"Nuisances des pigeons à Saint-Etienne : un combat difficile", titre Le Progrès. Sans compter les autres, de nuisances. Bon, il paraît que les pigeons chient sur le mobilier urbain de la place Carnot. De toute façon cette place est très moche, c'est même peut-être le seul endroit de la ville que la Taulière qualifierait sans hésiter de moche. Pigeons, caguez et caguez dru !! Vous êtes engagés dans une guérilla de salubrité publique !