Et voici l'immanquable chronique météo !

En juin 2013, la Taulière, qui venait d'emménager à Sainté, ayant quitté Lyon déjà bien "marmite infernale" (*) à 28 petits degrés (28 degrés !! Ha ha je m'esclaffe bruyamment ! 28 degrés mais c'est FRAIS ! La théorie de la relativité n'a pas été faite pour des chiens), la Taulière donc, débarquait à Sainté et passait la semaine au coin de sa chaudière éteinte (par pur civisme), alors que la température dans l'appartement ne dépassait pas 17, au plus chaud de la journée. Et ça avait duré une semaine !

De quoi se féliciter de la transhumance, bien enroulée dans sa couette.

Aujourd'hui la félicitation continue, bien que la semaine, identique à celle évoquée ci-dessus du seul point de vue calendaire, s'annonce avec des températures de plus du double. Alors que les Lyonnais commencent à mijoter salement dans la cocotte, la Taulière et ses potes âgés du groupe "marche" (on dirait un nom de commando) sont allés, avec le beau car climatisé du département, marcher (oui ! en plein midi, encore) du lieu-dit "Les Grands Bois" (les Grinds Bouâ, voiloh), à dix minutes de bus du centre ville, jusqu'à La Croix de Chaubouret qui n'est pas chaude du tout.

1260 mètres, 8 bornes entrecoupées de pique-nique et de haltes sous les sapins, un sentier délicieux à l'ombre, agité d'un non moins délicieux vent frais. Le croyez-vous ? Moi-même, redescendue dans la touffeur de la vallée, je me demande encore si j'ai pas rêvé.

Les digitales étaient en fleur, les lotiers corniculés non moins, éclatants de rouge orangé et de jaune soleil... Les petites pensées sauvages penchaient leur coeur violacé rayé d'or, les bleuets mettaient du ciel de Provence dans l'herbe verte, etc. Mais pour les autres fleurs et végétaux, au secours La Jardinière ! T'aurais dû être là pour me dire les noms, tu sais, ceux que j'oublille toujours... Enfin, y avait des fleurs blanches toutes petites, d'autres grandes, des autres en forme de petite hampe, bleu profond, pas très hautes, du trèfle incarnat (tiens, ça me revient)...

Et au fait, pourrais-tu, La Jardinière, me redire la différence entre mélèze, épicéa et le 3e larron, là... On en a vu plein tout le long des bois (plein de quoi ? Ben voilà, c'est bien la questiaon...).

L'attente du car de retour se fait, si l'on veut, sur la terrasse à l'ombre de l'Hôtel-Restaurant de la Croix, un établissement sérieux où l'on sert bien le client, avec le sourire, et une carte de thés somptueuse. A côté de nous, des fous mangeaient des crêpes ma foi bien appétissantes, mais tout de même, par météo caniculaire faut rester modéré.

Voiloh, c'était la dernière balade de la saison avec le groupe "marche", et que va-t-on faire de cette semaine où l'on nous annonce benoîtement 38 demain, 39 mercredi, 40 jeudi et 41 vendredi ? Remarquez, le thermomètre est correct : il nous fait un degré par jour, de quoi s'acclimater.

"Retourne à la Croix !", vous entends-je crier. Mais non, toute seule c'est pas pareil...

Ecoutez, comme dit une copine, on va "survivre".

Et puis, on peut suivre les conseils de Mme Royal !! Cette dame, qui doit habiter un pauvre 200 m2 avec jardin dans Paris, elle recommande de mouiller le tee-shirt (il l'est déjà, banane), et de se mettre dans un courant d'air... Quel courant ? Quel air ? Mme Royal ignore que la majorité des gens modestes, et en particulier les personnes âgées, vivent souvent dans des appartements de deux pièces "non traversants". Faire un "courant d'air" en pleine journée, quand on ne dispose pas d'ouvertures opposées, relève déjà de la performance impossible, mais en plus, ouvrir volets et fenêtres, c'est du suicide...

J'invite Mme Royal à partager ce type d'appartement ici, dans le Sud-Est (et dans le Sud-Ouest ! Pauvres Toulousains et autres Clermontois !! Pauvres Rhônalpins...) et à rester, de midi à dix-neuf heures (heure où, d'insupportable, ça devient juste à peine moins pénible à endurer), debout en tee-shirt mouillé dans le "courant d'air" produit par le bas de porte et le haut de fenêtre (fermés bien sûr). Je l'invite à vivre dans le noir toute la journée, comme le font les malheureux qui sont orientés à l'Ouest voire au Sud-Ouest, doxa des années soixante où il fallait construire façade au couchant ! La Taulière, qui a beaucoup donné par le passé dans ce genre d'aberration nommé appartement (alors que le nom correct est bouilloire), avait comme critère absolu, pour le dernier cherché, que ses fenêtres donnassent à l'Est. Aujourd'hui, elle s'en félicite même si c'est pas le Pérou (il fait moins chaud au Pérou), mais c'est déjà très super beaucoup bien plus mieux qu'avant.

Allez, 39, 40, 41... On se motive (on dirait des pointures de pompes).

============================================
(*) La Marmite Infernale est une des compagnies de musiciens (un big band, genre) élevées à l'abri de l'ARFI, dont sont issus de joyeux drilles comme Sclavis, Bruno Chevillon, Pifarély, François Raulin et bien d'autres... Créée en 1975, l'Association pour la Recherche d'un Folklore Imaginaire ne cesse de faire des petits !