Il y a eu des 24 décembre plus moroses ! Ecoutez, ce spationaute britannique, moi j'ai eu le coup de foudre : d'abord, ce côté Tournesol (tête de la dame quand elle a reçu l'appel...). Ensuite, regardez sa trombine : n'a-t-il pas carrément une bonne bouille ? La Taulière confesse un faible qui s'exprime par un crédit sympathie illimité pour les rouquins aux yeux noirs : de l'essence hautement titrée d'anglicité, même un peu cockney. Les Anglais comme on les aime. Major Tim pratique cet humour sur fond de non-sense dont on n'a pas encore analysé toutes les composantes, la preuve : il n'a jamais pu être synthétisé ni dupliqué, God bless it !

Donc, large sourire du jour.

A part ça la Taulière milite depuis quelques années pour le "Pas-Noël". Et qu'on ne vienne pas me bassiner avec la nécessité de la retrouvaille familiale, le partage, etc.

Toutes ces choses peuvent parfaitement se faire en août, avec les avantages suivants (liste non exhaustive) :

- pas besoin d'exterminer une forêt en y replantant des espèces hâtives hâtivement massacrées à la tronçonneuse pour aller finir au ramassage des déchets, avec une dépense en énergie considérable, absurde, scandaleuse.

- il fait plus chaud qu'aujourd'hui (encore que, j'ai connu des aoûts à moins de dix-neuf degrés), donc on peut fêter en extérieur. Ca limite les risques d'incendies de guirlandes (en août il y a beaucoup d'étoiles).

- en août, il n'y a aucune vitrine ni matraquage publicitaire sur fond de Père Coca-Cola et de bimbos adornées, pas de ventes massives de navets vendus en librairie sous le nom de "livres", pas de débauche de tablettes et autres horreurs écologiques, pas de tsunami de plastoc. Sans compter les cravates gerbatoires, les chocolats sortant de la fabrique de klouk locale, les objets ne pouvant servir à rien qu'on mettra vite fait sur le Bon Coin, etc. Pas-Noël en août est décroissant, je vous le dis.

- pas de chocolat. Enfin, ce qu'on nous vend sous ce nom dans 95 % des commerces (le haut de gamme étant à peu près inaccessible à 95 % de la population), et dont la composition a insidieusement changé depuis les années 90 pour aboutir à une pâte de lécithine de soja teintée en marronnasse.

- davantage de jours pour fêter : en août, avec les vacances, on peut, si l'on veut fêter Pas-Noël en famille, carrément étaler les festivités sur huit jours sans concurrence avec un éventuel départ "à la neige" (quelle neige ?), sans risque de collision Noël/Jour de l'An, sans pont entre deux gueules de bois et encombrements vésiculaires.

- possibilité de trinquer au petit rosé de pays ou au pastaga (meilleure rapport convivialité/murge que le champagne).

- pas de foie gras au menu, les oies ont encore une chance de redevenir sauvages. Comme le chocolat, le foie gras fond en été. Dans l'assiette, pas sur vos hanches où votre bouée, Madame, Monsieur.

- oui, c'est mon pas-cadeau de pas-Noël : Eugène Ionesco (vocals), Hugues Le Bars (arrangements).

- pour des raisons de saisonnalité, pas de gratin de cardons à la moëlle en août, mais une bonne salade de tomates-basilic, des poissons grillés, plein d'abricots, les fraises remontantes, les premières prunes si ça se trouve...

- en août, pas d'invasion des médias par les chants de Noël, les chants liturgiques déguisés, cantiques et autres bêlements calibrés. C'est le repos aussi pour le grand bizness musical.

- de même, pas de film "de Noël", pas de dessins animés "de Noël", pas de spectacles de marionnettes "de Noël"...

- Enfin, en cas de querelles familiales mal vidées avec risques d'explosion post-prandiale, possibilité d'aller s'aérer durablement, voire piquer une tête pour calmer le jeu.

Ad libitum.

On peut même faire des Pas-Noël en famille tous les trimestres, si on a la fibre vraiment implantée profond. On peut convivialiser, partager, retrouvailler, autant qu'on veut, en fait. On peut aussi faire des pas-cadeaux (moins de papier d'emballage, moins de ficelle, de scotch, etc.).

Oui, en vérité je vous le dis : on peut se prouver qu'on s'aime tout le temps de tout un tas de façons sans se couler dans l'universelle complicité des marchands d'illusions.

Non, vraiment. A part les croyants de la nativité de Jésus, les déprimés de décembre qui croient que l'invasion de lumières artificielles et autres poudrages pailletés sur fond de frénésie dépensière vont leur remonter le moral alors qu'en fait non, je ne vois aucune raison de fêter Noël. En décembre qui plus est.

La fête des enfants. Ah oui, en effet. Non, la Taulière n'est pas une mamie indigne. Pour les yeux étoilés des enfants, oui, on pourrait peut-être. D'ailleurs, pour ses petits-enfants, elle s'y colle chaque année consciencieusement. Enfin, elle contribue.

Alors d'accord, pour les enfants. Mais alors tous les enfants ? Joujou (un seul) pour tous ? Lumières dans tous les regards ? Chocolat-barbouillage et sachets dorés pour tous ? Joie et bonté partout ? Logis, nourriture, droits respectés pour tous les enfants ? Tous ? Vraiment...

Bon OK. Prenons rendez-vous tout de suite pour 2016, histoire de voir comment on s'organise.