« J’ajoute le mot "poème" après le titre de certains de mes écrits, c’est pour emmerder le prosateur qui gîte en moi ».

« Tandis que les cendres d'Henri Simon Faure ont été rapatriées à Oppède-le-Vieux aux côtés de sa femme et de son fils, tandis que se relisent les pages qu'il a publiées, tandis que se préparent les hommages, l'heure d'Henri Simon Faure est donc venue. Même Livres-Hebdo a évoqué sa disparition, c'est dire. L'interprofession va finir par entendre, nul ne pourra plus faire mine d'ignorer ». (Nouvelles d'Henri Simon Faure sur l'Alamblog

Henri Simon Faure (1923 - 2015), poète stéphanois sur lequel on peut apprendre ici quelques trucs, figure dans la poéthèque du Printemps des Poètes et c'est une bonne nouvelle !

On lit aussi, chez Plein Chant Apostilles, « que HSF refusait les lettres capitales, d’une part, et de l’autre, affectionnait les titres longs, hermétiques mais sollicitant une émotion immédiate ».

Illustration par cette suite de cinq titres :

trois paroles de vie (valent jeu) sept années d’écriture
fille désenlacée du serpent sous l’arbre de petite mort aux quatre-vingt-onze feuilles
flottage sur une civilisation d'eau tiède poème
parti pour batailler dur poème
enleveur des bordes aux yeux machurés à quoi broges-tu, poème

Les poèmes eux-mêmes ne seront pas reproduits ici, car la disposition des mots, sans aller jusqu'au calligramme, forme un dessin particulier, fantaisie que ce blog n'accepte pas mais qui a son importance pour la lecture.

Mais si vous voulez voir par vous-même, ne vous serrez pas le coeur. La poésie m'apparaît de plus en plus nourriture genre l'air que l'on respire, ou plutôt celui qu'on voudrait respirer.

Occasion ici de remercier les référents et mes co-plumes (*) de l'atelier d'écriture du Remue-Méninges, qui me font confiance pour me coltiner la redoutable tâche d'animer l'atelier du 14 mars prochain, un atelier demandé poétique en hommage à HSF. Ce sera un honneur, un plaisir, une immersion dans un univers dont la rencontre brève, ce soir, me donne l'impression de retrouver un vieux pote.

Pierre Zellmeyer "Zell", magnifique dessinateur de chats, peintre et illustrateur parfaitement ignoré du monde artistique parisien, chroniqué ici je ne sais plus quand mais qu'on découvrira avec émotion ; Henri Simon Faure, poète dont on va se barbouiller les oreilles avec délices. A Saint-Etienne, ville qui m'est déjà chère à beaucoup d'égards, il y a quelques personnalités qui font vraiment, vraiment chaud au coeur : des mecs pas formatés, qui ont dit merde une fois pour toutes au monde du fric, de l'épate, des marchands. Extraordinaires artistes de l'ordinaire, ils invitent fortement.

Et un coup de chapeau au CLA (Cercle des Lettres & des Arts) de Saint-Etienne et à son épastrouillant président, Henri Merle, qui à mon avis appartient à la même famille, et grâce à qui j'ai découvert ces poètes plume & pinceau réunis.

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(*) Cette jolie expression a été glanée dans un autre atelier d'écriture, utilisée par une des participantes pour désigner le groupe. Je la reproduis sans vergogne car elle est aussi juste que musicale.