Avant ça, un petit retour sur image. Pourquoi le dernier billet consacré à Henri Simon Faure est-il intitulé "Poète mais" ? Puisque personne n'a posé la question, répondons-y, répondons-y...
Parce que HSF est un vilain bonhomme qui écrit de beaux textes. Machiste, sexiste, volontiers injurieux envers les femmes ("femelles hystériques", etc.), obsédé par ses balloches et promoteur de la culture du viol, ce ne sont là que quelques aspects sympathiques d'un type que la ville de Sainté a propulsé en première page du Printemps des Poètes 2016. Expo à la grande médiathèque, commande d'ateliers d'écriture, etc.
L'homme qui a écrit "il n'y a pas de poètes femmes. poétesses poil au nez" méritait un petit coup de projecteur. Voilà qui est fait, hin hin (bruit des mains qu'on frotte).
On ne mentionnera que pour mémoire un attachement maladif à son "identité" vellave, dont il se réclame à grands brames mélancoliques, une aigreur qui explique sans doute en partie son esseulement stéphanois. L'homme ne chante que très peu sa ville et s'il se réclame constamment de la Haute-Loire de ses aïeux, il a tout de même préféré la Provence (plus tiède il est vrai) pour y couler ses jours de poète incompris.
Et fulgurant. Ce regrettable a balancé pas mal de poésie sans concession et lorsqu'il ouvre le robinet, il n'en coule pas du pipi de chat.
Enfin, c'est toujours l'histoire de "faut-il lire Céline", etc.
Et maintenant occupons-nous des poètes du jour.
K les 8 et 10 mars
Pour
Oser
Espace
Saisir
Intensément
Essence
Plier
Orages
Eclaircies
Susciter
Iles
Embarquer
Enhardi, Mr K propose le 14 mars un tricot tautogrammatique :-)
Le mercredi 9 mars par Micou
Pouvoir
Ordonner
Eléments
Suivre
Imaginaire
Elégance
Plaire
Œuvrer
Enoncer
Songer
Inventer
Espérer
Le jeudi 10 mars par Lucie-la-podo
Prince
Orphée
El
Soleil
Inconsolé
Etoile
;-)
A noter que la proposition de Lucie constitue un avatar remarquable, de facture classique et à la condensation parfaite, du poème de Gérard de Nerval El Desdichado, et qui entre par la grande porte (pas Nerval, l'avatar) dans la série initiée par "Camille Abaclar" (pseudonyme collectif), série à propos de laquelle on trouvera une réjouissante et complète information sur le site non moins remarquable de Nicolas Graner .
Quoi qu'il en soit... :
Poésie c'est aléatoire
Rencontre,
Intelligent
Nouage,
Tissage mystérieux
Entre les
Mots
Pour ce qu'ils sont
Spontanément avoisinés
D'ailleurs la preuve
Est ci-dessus apportée
Si vous lisez la
Poésie déclinée
Organisée sans l'être
Entre
Tous ces beaux acrostiches
Edités à la
Suite les uns des autres comme ça venait.
2 fois plutôt qu'une,
0 faute de goût,
1 ensemble
6 réussi...
Je vais -enfin -franchir le pas célinien... Le voyage est prévu.
Sous peu.
Eh bien, bon "Voyage", ça reste un roman colossal, par la suite il n'a fait qu'aggraver son cas dans l'éructation tous azimuts.
Mais "Le voyage...", c'est du brutal !
Un énorme débat avait eu lieu dans ma famille à ce propos : l'écrivain et l'homme, etc. Mais au final, je l'ai lu, mes filles l'ont lu, et chacune s'est fait son idée. Ainsi va la parole écrite et la liberté, précieuse, de la lire ou pas : ni prescriptions officielles, ni relents d'épuration.
Ce qui a mon sens serait dangereux, c'est de lire Céline sans avoir une connaissance précise de ses postures inacceptables et de ses démentis lamentables, ou, a contrario, de l'interdire.
Se faire son idée, aussi.
En toute liberté, en toute connaissance de cause et sans prescription.
Fo'sure...
Et au passage, ce commentaire de Mr K fut spammé par Dotclear à cause du mot "prescription", disent-ils. Heureusement que la Taulière y est allée voir. Trop d'antispam tue l'échange !
Un jour ils vont spammer le mot "liberté" si ça continue...
Bravo Lucie-la-podo.
Lien à votre poème parmi les fameux Avatars de Nerval :
http://graner.net/nicolas/desdi/acr...