Lettre ouverte à l'équipe de Fakir

Parfois on oublie de signaler les priorités : ALLEZ VOIR "MERCI PATRON !" bien sûr. Film indispensable qui, d'abord, procure une poilade salutaire, donne la pêche pour les luttes (il n'y a pas de contrepéterie) et ensuite amène - en tout cas on vous y engage - à s'abonner à Fakir ou, à tout le moins, à le lire.

Cher Fakir,

Après deux visionnages du film "Merci Patron" de François Ruffin, les questions se bousculent pas mal dans la tête de la Taulière.

Entre deux, la Taulière a fait de fréquentes incursions sur Fakir en ligne et se tape un paquet d'articles (après la lecture desquels, d'ailleurs, elle s'abonne avec 2 potes).

Or, voilà-t-il pas qu'hier soir en sortant du ciné, elle lit ce truc incroyable, qu'elle prend d'abord pour un scoop, parce que ça s'affiche quand elle ouvre la page du site de Fakir : Le licenciement d'Henri, vidéo et texte qui constitueraient, en quelque sorte, un des premiers effets du film (si l'on excepte la production des chèques de LVMH !).

Elle lit, elle bout, elle alerte son petit réseau ! Le calme revenu, elle découvre que l'info date pas mal, en fait : du 23 mars pour tout dire, et la mise à pied qui a tout déclenché, sans doute de février ou début mars.

Ce serait vraiment bien que Fakir nous donne des nouvelles de cette incroyable affaire, et comment Henri s'est sorti de ce guêpier, s'il en est sorti. A-t-il été licencié, ou bien son patron a-t-il pris conscience qu'il allait faire une très "grosse bêtise" (selon ses propres termes) ?

Cher Fakir, pour en revenir au film, voici donc, sans détour et sans langue de bois, les questions qui nous agitent à présent (la Taulière et quelques-un-e-s de ses lectrices/teurs). Nous sommes sûr-e-s que, comme tu ne causes pas le Woody Woodspeaker, tu vas nous répondre.

Tu comprends, c'est tellement énorme, "Merci Patron"... La Taulière n'a cessé de penser, pendant le film - et en particulier la deuxième fois, au "documenteur" de Lodewijk Crijns, "Lap Rouge" (peu ou pas de traces de ce truc assez magistral vu sur Arte voici quelques années). Alors : est-ce que tout est vrai, dans Merci Patron ?

En particulier, est-ce vraiment Jamet qui vous cause dans un bar autour des jetons de poker ? C'est pas un montage ou un masque en carton ? Jamet a vraiment accepté d'aller vous parler dans un bar ?

Et le "négociateur" (un vrai brave con de condé, çui-là, l'intellect en chaussures à clous et l'humour à deux balles) : il est vrai, ou un super bon comédien a-t-il créé ce personnage ?

Quand on voit François Ruffin se faire virer par les vigiles de LVMH, est-ce vraiment vrai ? On a l'impression qu'ils le portent en triomphe, ça fait bizarre, on s'attendrait plutôt à un "raccompagnement musclé" en traînant le gars par les aisselles, les pieds qui raclent le sol...

C'est vraiment un cordon de vrais flics, payés par l'Etat avec nos impôts, qu'on voit dans les locaux de LVMH en train de défendre l'empire du luxe à l'intérieur d'une, en quelque sorte, propriété privée, au lieu d'être sur la voie publique à distribuer gratuitement leurs gracieusetés habituelles ?

D'où sort le monsieur qui pose justement la question du "flicage" pendant l'AG de LVMH ?

Où est la caméra pendant toute cette séquence chez LVMH ? La prise de vues est vraiment impeccable, forcément ça met un peu le doute. Quand on a vu avec quelle célérité François Ruffin se fait sortir de cette boîte la première fois, comment avez-vous pu filmer aussi longtemps la séquence 2 ?

Et les Klur, au fait, existent-ils ? Ce n'est pas un casting ? On ne va pas découvrir plus tard qu'ils ont été embauchés comme les gens de la téléréalité, avec un meilleur contrat, car vous êtes des gens bien... mais contrat tout de même ?

Si on part du principe que tout est vrai et que les Klur existent, comment se débrouillent-ils maintenant que tout leur voisinage, tous les anciens collègues de l'usine de Poix, savent qu'ils ont touché 35 000 euros ? Ne vont-ils pas apparaître comme de petits débrouillards qui ont su taper où il fallait pour se sucrer en égoïstes ?

Et donc, comment faire que cette action individuelle qui, si ce n'était la nature même de Fakir, aurait toutes les allures d'un coup de pub, devienne une action collective pour les autres salariés licenciés ?

Bref, y a-t-il un après "Merci Patron" ? Et comment aider à le continuer ?

Cher Fakir, ne sois pas vexé par certaines des questions ci-dessus : ce sont celles que j'ai entendues dans les discussions au sortir du film, et sans doute te les a-t-on déjà posées. La Taulière n'a fait que mettre son costard de baveux de Satan pour les lister ici et pouvoir ainsi répondre aux interrogations de son innombrable lectorat (plus de sept personnes, dernier décompte, soit une progression de 110 %).

Salut et fraternité,