INTITULE DE L'EVENEMENT : "La Course des Héros (sic) 2016"

LOCALISATION DE L'EVENEMENT : facile

PARKING : facile (la Taulière se déplace en métro mais sa frangine a pu se garer)

SITE :

Le parc de Gerland est un espace récent (je dirais début des années 2000), la partie "promenade" et nature couvre quelques 3 hectares. Le paysagiste qui a travaillé sur cet espace est un fondu des lignes droites, bon : ça plaît ou ça plaît pas. Je l'avais vu peu de temps après la création, ça ne disait pas grand-chose mais maintenant que tout a poussé, que les arbres se sont déployés, que la prairie est exubérante, eh bien c'est un très bel endroit, très agréable.

Il faut ici rendre hommage aux artistes qui bossent au Service des Espaces Verts de la Ville de Lyon. Je les ai beaucoup côtoyés du temps de mon mandat d'élue, je n'ai rencontré que des gens formidables, modestes et super-savants sur toutes ces questions liées aux plantes. Il faut rendre hommage à la charte élaborée qui fait travailler la biodiversité en profondeur, à l'esthétique des paysages, à l'entretien sans aucun produit chimique bien sûr. C'est un magnifique boulot.

Le seul point noir de ce parc c'est la nuisance, très perceptible, de l'autoroute qui passe en face. Entre elle et le parc, il y a le Rhône, lequel constitue une surface idéale pour réfléchir le bruit. Alors : choisir la vue et la laisser dégagée sur le fleuve, comme c'est le cas actuellement, ou opter pour un mur anti-bruit ? Je ne sais pas si cette question est à l'ordre du jour.

LA "COURSE" :

Passablement mal (ou non) organisée. Départ en troupeau sur une allée du parc, balisage absent, contradictoire ou aberrant ; personnels prévus pour signaler les directions à prendre : absents ou inopérants.

La foule qui prend le départ à Gerland pour la COURSE DES HEROS est nombreuse, colorée (déguisements, etc.), joyeuse, sportivement prête à tous les défis. Mais le parcours étant ce qu'il était, nous avons marché (puisque la Taulière et sa frangine avaient choisi cette option) pendant à peu près 3/4 d'heure au pas de la promenade dominicale, toujours plus ou moins en nébuleuse variée (piétons, cyclistes, fauteuils...), constamment dépassées sur la droite et la gauche par les coureurs et les nombreux engins : fauteuils roulants classiques, motorisés (et hélas silencieux, obligeant les conducteurs à gueuler pour dégager le passage), les joëlettes, des outils épatants mais qui demandent un peu d'espace pour se déployer.

Un départ décalé (coureurs d'abord, puis engins, puis marcheurs en dernier) aurait fluidifié tout ça. Il semble que quelqu'un en ait soufflé l'idée aux organisateurs pour 2017.

Malgré tout ça, on a marché joyeusement, et on s'est rendu compte que le but, finalement, c'était d'avoir fait le beuze, d'avoir collecté (30 000 euros tout de même au total pour le Centre Léon Bérard, dont 1090 pour les frangines V.) et d'être au rendez-vous.

LE BIG VERY BLACK POINT NOIR :

Auprès des associations attendues sur un tel événement, reliées soit à la santé soit au handicap, qui tenaient bien leur place et avaient de nombreux tee-shirts et dossards au départ, groupes qu'il faut saluer pour leur dynamisme, il y avait un nombre assez considérable d'associations cultuelles, religieuses, voire d'églises diverses, une présence envahissante et qui pouvait faire douter (sérieusement) de la laïcité de l'événement : évangélistes de toutes obédiences, "chrétiens persécutés" ("et les musulmans persécutés ?" demandait une mienne filleule avec bon sens), bref, tous ces gens-là se montraient beaucoup.

On aurait aimé être au courant avant de s'embarquer. Qu'on rejoigne un événement dans l'idée de côtoyer des gens pour qui le soutien à la recherche médicale, la prise en compte de plusieurs maladies très méconnues (grosse présence d'assos reliées aux maladies orphelines), l'engagement dans la santé (il y avait pas mal d'équipes professionnelles) constituent la motivation (et quelle motivation !!), et qu'on se retrouve entre des hordes d'évangélistes, de gens étiquetés "Eglise de Burnhaupt", "AME", "Portes Ouvertes" et autres "Chaîne d'amour" ou "Ordre de Malte" (*), c'est un peu fort de café...

La Taulière, de retour, était allée draguer sur le site de la Course pour regarder un peu ce que faisaient ces associations sur la page de collecte : la plupart ne revendiquent rien, ne se donnent même pas la peine d'animer leur page. Les dons pour les évangélistes de tout poil sont évidemment surgonflés pour que les assos apparaissent en tête de liste. Ils ont dû racketter leurs membres... Le marché du charity business leur permet de se mettre en vue, ils ne s'en privent pas. On est dans l'indécence.

EST-CE QU'ON VA RENONCER, DU COUP, A REITERER L'EXPLOIT ?

Que nenni ! On est en train de préparer un courrier bien salé à ALVARUM et au Centre Léon Bérard. On envisage par ailleurs de fonder un groupe costaud pour l'édition 2017 : collecte plus juteuse encore, convivialité assurée avec un pique-nique de clôture, déguisements fous, fous, fous... On ne se refusera rien, on va racketter encore plus fort et on essaiera de destabiliser les évangélistes. A bons entendeurs, salut... ET MERCI !!

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(*) A la limite, la présence de l'Ordre de Malte qui, par ailleurs assurait un poste de secourisme (étrange vision que ces chevaliers modernes, portant costards et bottes de pompiers avec, par dessus, la chasuble jaune fluo ornée de la croix (de Malte, of course), s'explique : il s'agit d'un ordre hospitalier. Ces gens, à la différence des autres associations d'obédience religieuse, ont surtout assuré un défi sportif et une participation active à la sécurité des personnes.