... c'est que les gens peuvent se déplacer géographiquement sans qu'il y ait rupture des liens tissés sur la toile (sauf peut-être à courir jusqu'à la Mongolie intérieure, contrée enviable où ne passe aucune onde maléfique, seulement le vent dans l'herbe...).

Mais elle ne va pas si loin dans l'Est, notre Lucie-la-podo : voici donc qu'elle et les siens ont empilé (ou vont empiler sous peu) toutes leurs possessions dans leur chariot bâché, et fouetter l'attelage en direction de la belle région du Grand-Est (et c'est le grand test !!). Mais bon, sitôt rebranché l'écran, ce sera comme si elle n'avait jamais quitté sa ville !

Pas tout à fait... Car le déménagement emporte avec lui la personne physique et, dans le cas qui nous occupe, douze années de bons soins prennent fin ici... Bien que le douillet cabinet de podologie reste ouvert, ce ne sera évidemment pas pareil et je ne suis pas sûre d'avoir envie de nouer, avec celle qui lui succédera, les liens particuliers que développe une fréquentation aussi longue.

Pour les lectrices/teurs qui l'ignoreraient, Lucie est la dame grâce à laquelle la Taulière marche d'un pied ailé (hum). Je parle ici d'une douzaine d'années de rencontres régulières dans cette agréable petite pièce blanche avec sa fenêtre donnant sur une cour à petit arbre, ses jolies illustrations colorées représentant nos osselets pédestres (le nombre de trucs qu'il y a dans un pied ! Pas étonnant qu'ils nous emmènent loin et longtemps !), son fauteuil confortable, et où résonnèrent maint fou-rire, pas mal de confidences, des nouvelles des un-e-s et des autres... Nos petits maux, nos chagrins, nos satisfactions, nos coups de gueule... Les enfants, la politique française, l'école (vaste sujet !), nos histoires de vie...

C'est ainsi que, tout en réparant au fil des ans l'irréparable outrage qui, sur les arpions, n'est pas chose rare, Lucie est devenue un peu plus que la podologue (exceptionnelle, je le redis ici), que j'ai rencontrée je crois aux alentours de 2005 et à qui je n'ai eu aucun mal à rester fidèle.

Et puis, Lucie-la-podo a fait son apparition dans l'Appentis Saucier peu de temps après sa création. Elle est une de mes lectrices les plus fidèles, participante émérite aux jeux lancés ici ou là. Et bien souvent le blog a continué de résonner dans nos conversations...

J'avais donc à coeur de saluer ici, même si le lien virtuel reste (je l'espère !) actif, une professionnelle de santé que je ne suis pas prête d'oublier...

Alors merci Lucie !... et àdié ! Bon courage pour la transplantation, l'installation, l'acclimatation !

Pour l'aventure qui vous attend, n'oubliez jamais de garder votre Hosabibser à portée de main. Souvenez-vous, si vous avez un peu le mal du pays (vous savez que là-bas, vous deviendrez une "Française de l'intérieur"), que Kä Rosa ohna Dorna et que, la plupart du temps, no'm Räge, schient d' Sunne.

Et à bientôt sur nos ondes comme disent les radiomen. On est tout ouïe pour vos premières impressions, découvertes et autres notations locales...

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"Jetz geht's los", expression allemande d'ailleurs, signifie paraît-il pour les Alsaciens : "une bonne chose de faite". Parfois ils ajoutent "Hoppla". C'est un clin d'oeil pour ce qu'a représenté, lorsqu'on travaille en profession libérale (autrement dit, les 35 heures, mais en trois jours et au-delà on ne compte plus), la performance de changer de maison, d'école pour les enfants, d'environnement personnel et professionnel, und so weiter...

Le Hosabibser (littéralement : celui qui sonne dans le pantalon), c'est le portable bien sûr.

Kä Rosa... : pas de roses sans épines ! Et après la pluie (Räge), vient le beau temps (le soleil, Sunne)

Ces quelques expressions données comme alsaciennes viennent d'un site où nous avons malgré tout repéré un tel nombre de fautes qu'on les livre sous toutes réserves : http://www.orthal.fr/expressions.php

Mais Lucie ne va pas tarder à nous affranchir ;-)