En plein mois d'août, Le Point.fr, journal la plupart du temps à la pointe (de la connerie) nous annonce l'ère absolument radieuse du télétravail généralisé ou plutôt, dixit la/le journaliste affûté qui a commis cet article, le TELETRAVAIL OPTIMAL.

Kékcé ?

Un temps télétravaillé depuis chez soi, compris entre plus d'un jour et moins de cinq par semaine. En deçà et au-delà de cette limite, il semblerait qu'on ne soit pas optimal. Diable, c'est précis. De plus, ajoute l'employé-e claviste anciennement appelé plumitif-ve et aujourd'hui, sans nul doute, télétravailleu(r)se chargé-e de pondre un marronnier aoûtien, de plus, à part certains métiers comme conducteur de bus ou masseur (à titre d'exemples, est-il ajouté), de plus, disions-nous, dans une économie presque entièrement tertiairisée (aïe ça fait mal à écrire), c'est l'avenir. Cette créature virtuelle (la/le "journaliste") doit penser que les ordinateurs nous arrivent tout conçus dans l'air, pliés dans le torchon à carreaux d'une cigogne.

Aussi, chers abonnés vacancier-e-s, vous demandé-je de lister en commentaires les métiers non tertiairisés qui vous entourent et pour lesquels vous pensez raisonnablement qu'on ne pourra pas les télétravailliser. Car faudrait tout de même qu'on réfléchisse un peu à la question.

Ne listez pas "médecin généraliste" parce que, depuis le logiciel "mondocteur.fr" qui vous permet de prendre rendez-vous paraît-il en tout confort, jusqu'au diagnostic par le net, on ne voit pas trop à quoi avancerait la palpation ou l'examen des iris, pas plus que la prise de tension, l'examen de la langue, la prise du pouls, l'interrogatoire clinique. Tout cela se passera aisément par les voies du multimédia, si l'on veut bien assortir la manip d'un kit dans lequel le patient (dépatienté du coup) découvrira de quoi imprégner quelques languettes de ses sécrétions diverses avant de les poster dans une enveloppe sécurisée que des drones iront livrer aux labos.

Enfin, il restera toujours quelques esclaves de par le monde pour fabriquer les kits, manutentionner les colis et les enveloppes, etc. De super-boulots pour un lumpen-prolétariat invisible tandis que la classe moyenne de plus en plus défavorisée télétravaillera elle aussi pour quelques sapèques.

Non mais tout de même, il restera bien quelques métiers dans lesquels on sera face à face, si tout va bien, avec une créature humaine ?

Allez, je vous aide.

Là, je vais descendre chercher une boulangerie ouverte. Ensuite j'irai chez l'épicier puis chez le primeur (petits commerces de centre-ville). Plus tard je prendrai un bus, et demain si ça se trouve je pourrai saluer une employée de la piscine municipale. Entre temps, des agents municipaux auront nettoyé les trottoirs, évacué les déchets, réparé ce qui est cassé, arrosé les fleurs des ronds-points... Si la mercière a ouvert boutique, il me faudra de l'élastique. Dieu merci je n'ai pas mal aux dents pour l'instant mais enfin, au cas où, je songe à un dentiste réel (non augmenté).

A vous ! Peut-être êtes-vous au restau, ça se trouve ? Ou en terrasse. Vous voyez bien...

Tant qu'on y est, si vous voulez poster vos listes dans un mode ludique, poétique, subversif à souhait, ne vous gênez pas. Faites comme chez vous.

N.B. - cette ânerie lue sur la misérable presse en ligne que je parcours par pur masochisme, a disparu de la page Google actu, à peine j'avais commencé mon billet, venant de la lire. C'est resté affiché quelques minutes, donc. Très bien !

Demain nous traiterons de choses importantes : le festival Pirouésie s'est achevé samedi, je vous en dirai quelques mots ainsi que des rencontres excellentissimes que j'y ai faites.