Bon, ça va pas durer autant que la foire de Villefranche (expression lyonnaise), c't'affaire de voeux.

Mais le moyen de laisser passer mes meilleurs voeux aux mânes (*) de Jean Dasté ?

La Comédie de Saint-Etienne, institution co-fondée en 1947 par Jeanne Laurent, initiatrice de la décentralisation théâtrale, et par Jean Dasté, qu'on ne présente plus, a pour emblématiques couleurs le rouge et le noir.

Elle trône, pour quelques semaines encore et depuis les années 70, dans un quartier pittoresque, complètement, historiquement et obstinément populaire (et même labellisé "prioritaire" mais on ne sait plus bien quelle est la priorité). Son bâti imposant, couleur houille, surmonté de l'enseigne écarlate, siège au carrefour multiple des rues Tarentaize, Beaubrun, de la Barre et Emile Loubet.

Elle est entourée d'HLM, de boutiques obscures ou clinquantes, dont une enseigne qui ravit la Taulière depuis qu'elle a fait la connaissance de ce quartier, car il s'agit ni plus ni moins de la boucherie "3ème Millinaire (sic)", une vitrine moderne avec un panneau peint et calligraphié de belle anglaise, ce que tout un chacun peut vérifier en se rendant sur Google Maps au 13 de la rue Beaubrun.

Mais où donc s'en va la Comédie ?

Hé bien, dans le quartier dit "Plaine Achille" non loin du Zénith et autres grosses machines, au carrefour de grands boulevards vides, parmi des successions de bâtiments industriels "plus ou moins en activité" et autres rocades et coquilles vides telles la Cité du Design.

Il n'est pas question ici de dézinguer l'architecte du bâtiment car la réalisation n'est pas vilaine, intégrée dans les anciens ateliers de "La Stéphanoise".

Mais non moins emblématiques, ses nouvelles couleurs, qui sont complètement dans l'air du temps et renvoient le noir presque absolu et le rouge vif tendance "Temps des cerises" de l'ancien théâtre, aux vieilles lunes gauchisantes.

Le nouveau bâtiment sera gris et bordeaux clair tirant sur le rouille. Tout un symbole, ces teintes délavées, attiédies. C'était si compliqué de lui laisser ses couleurs anarchistes claquantes, à la Comédie ?

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(*) Oui, des voeux aux mânes, vous avez quelque chose contre ? Moi je vous le dis, Jean Dasté il sera bien content, ça lui mettra du baume au coeur, rapport à la décoloration de son théâtre.