Comme nous y invite de nouveau le taulier des Interférences, Mr K, avec une nouvelle livraison bien gaulée.

Du coup, l'esprit d'imitation...

L'extrait

Premier chapitre de "Le perroquet perfide", de Janvillem Van de Wetering, qui n'est pas du tout un roman de gare mais un excellent polar paru en 2004 et dont nous recommandons très chaudement la lecture, ainsi que celle de "L'ange au regard vide" et "Comme un rat mort", petits bijoux du même auteur justement qualifiés par l'éditeur de « roman(s) policier(s) résolument zen et toujours plein(s) d'humour, dans le(s)quel les héros tendent vers le zéro et où les "méchants" sont châtiés par la providence. »

Entrée/Sortie :

« Vous voulez des macchabées ?
(...)
Le héros vaincu tomba, continua de tomber, s'évanouit. »

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Vous voulez des macchabées ? C'est ça que vous voulez ? Que moi je m'immole (tiens ça fait penser à la mimolette), que je sacrifie une carrière politique de plus de quarante années à émarger sur les budgets publics comme assistant parlementaire, député à 27 ans, élu et réélu depuis sans interruption tantôt comme maire, tantôt comme conseiller général, député, entre temps ministre, puis de nouveau conseiller général, régional, député, bref...

Et on veut ma peau pour neuf cent mille malheureuses boules ?

Ecoutez, j'm'excuse, là, ouille ça fait mal mais j'l'ai dit, j'm'excuse de n'avoir pas compris que les Français ne comprenaient pas, aussi ils ne comprennent rien ces gens, attendez que je sois président, ça va valser c'est moi qui vous le dit, dépenser l'argent des autres ça va bien cinq minutes. J'arrive à l'Elysée et le lendemain je me fais augmenter de 240 %. Faut c'qu'y faut.

Si je n'avais pas ce maudit canard qui me cramponne le mollet, les dents plantées dedans... QUOI ENCORE ??

- Monsieur, les canards...
- QUOI LES CANARDS ??
- ... Ils n'ont pas de dents, vous savez le proverbe "quand les poules
- Foutez-moi la paix avec vos poules et lâchez ce micro ! Déjà qu'on m'obligerait à chanter, pour un peu, "adieu veau, vache, cochon, couvée...". Oui, j'ai un canard planté dans le mollet, là ! Je voudrais vous y voir, tiens, et un canard qui ne me lâche pas, encore des gros titres demain, et puis la semaine prochaine, y sont acharnés, y n'arrêtent pas de retrouver des feuilles de paye et des contrats de taf, et quand c'est pas moi c'est Penny, et quand c'est pas nous c'est les gosses, eh bien je vous le dis, Y EN A MARRE ! QUOI ENCORE ??

- François...
- Quoi François ? Qu'est-ce encore ?
- Il faut vous retirer, renoncer...
- Je renonce rien du tout ! Riche je suis, riche je reste et j'emmerde les Français ! Faut que j'entretienne un château de 14 piaules, moi. Est-ce qu'on se rend compte du prix de l'encaustique ? Des tarifs des restaurateurs de tapisseries ? Et le syndicat des employées de maison qui me tanne, et l'argent de poche des gosses ? JE FAIS COMMENT ?

HEIN ? JE FAIS COMMENT ?? AAARRRRGGGLL J'SUIS PAS UN TERRO, MOI !!!

Le héros vaincu tomba, continua de tomber, s'évanouit.