Visuel : Espiguette bis, l'annexe, diaporama de l'album "(noir et blanc)"
Auditif : Matthew Halsall, album "On the Go" (extraits)
Aucune intention, juste deux onglets ouverts, l'un pour la musique, l'autre pour la lecture de mes blog-potes.
Les albums photos d'Espiguette, un plaisir qu'on se fait de temps à autre : voir défiler ces images intrigantes, s'arracher la tête à essayer d'entrer dans celle de la photographe... Qu'a-t-elle voulu nous dire ici, quelle belle lumière là, waouh les effets graphiques, ces touches de blanc dur, ce type, qui est-il, pourquoi cette chaise est-elle vide, qui y avait-il dans le pantalon juste avant la photo, toutes ces "gueules" photographiées ont-elles donné leur accord ou sont-ce des clichés volés ?... Et la guetteuse tigrée debout à la fenêtre, la patte au rideau, fixant ces choses que seuls les chats peuvent voir, qu'attend-elle ? Son ami le lapin ? Réponse toujours chez Espiguette, dans la livraison du jour).
Cet album noir et blanc est plutôt noir, mais c'est un noir plein de lumière, qui tantôt dégage une tristesse de pluie, tantôt exulte. Chaque image est une enquête, chaque cliché, une histoire. Un vrai recueil de nouvelles.
La trouvaille de Halsall, trompettiste de Manchester, est complètement fortuite. La musique de Halsall a tout de suite collé avec le diaporama : plutôt régulière, tournant rond avec des attaques claires, un climat paisible, un tempo méditatif. Il est assez difficile de trouver de l'information sur l'album et sur le musicien (rien sur ses compères). Quelques critiques contrastées n'enlèvent aucun plaisir à cette écoute pleine de sérénité. Ce n'est pas un jazz ébouriffant mais équilibré. Une musique exacte, suffisamment discrète pour ne pas prendre le pas sur les images mais les accompagnant dans un accord fortuit, heureux, "in the mood".
Regarder les unes en écoutant l'autre...
Ben, c'est un rien gentil ce billet !Je me suis laissée tenter par l'aventure proposée, et ben, ça le fait ... surtout avec cette musique. Je connais le thème de l'extrait choisi, un standard be-bop, mais je suis incapable là, d'en trouver le titre. Peu importe, c'est présent, comme une citation, une clin d'oeil, une réminiscence. Je regrette de ne pas avoir plus de "paysages de route" dans cet album noir et blanc. Plus noir que blanc, en effet !
Merci pour cette aventure inédite La Taulière, j'ai vu mes photos un peu autrement du coup !
PS: Pour celles-ceux qui voudraient faire la balade, le diaporama en automatique fonctionne très mal (ça rame!), il vaut mieux faire défiler manuellement ...
L'album de Halsall :
1.) Music For A Dancing Mind
2.) Song For Charlie
3.) The End Of Dukkha
4.) Samantha
5.) The Journey Home
6.) The Move
C'est la 2e fois que j'expérimente (et tout aussi fortuitement la première) la jonction images/musique.
La première fois, c'était le billet 234 du 3 mai 2015, à propos de John Lurie, saxophoniste, captain des Lounge Lizards et peintre.
Oui, j'ai remarqué que les diapo ramaient ces temps-ci, ce n'était pas le cas les premières fois où je les ai découvertes. What's the devil ?
Je réécoute l'album de Halsall en écrivant, et j'entends maintenant ce qui me dérangeait un peu sans pouvoir le formuler aux premières écoutes : c'est qu'on y trouve à peu près toutes les réminiscences possibles, à chaque fois on dirait presque... Ca ressemble à... Précisément des morceaux luriens, du John Zorn, un zeste de Miles, une coloration très 90's, et bien d'autres qui ne me reviennent pas, bref : on pourrait dire que Halsall manque de personnalité, mais comme cet album est très propre, très harmonieux, eh bien ma foi, ça ne me dérange mie. Réminiscer parfois c'est bien aussi et ça peut entraîner à aller écouter les originaux.
HA ha je vois que tu as mis le doigt sur ce qui -pour moi et d'ailleurs j'ai du mal à le dépasser - coince chez Halsall !!!
;-)
Carrément dans un intertexte qui flirte avec le plagiat, l'ami Halsall ! On avait un couplage plus musclé avec le concert de Lurie et ses peintures, comme tu l'avais souligné à l'époque. Mais Lurie n'est pas n'importe quel musicien.
Mais bon, j'ai donc réécouté cet album et suis restée malgré tout jusqu'au bout, bercée par cette musique "qui va bien". C'est ainsi qu'elle convenait au diaporama du carnet "Noir et blanc" d'Espiguette parce qu'elle n'a pas pris le pas sur l'image. Après, on pourrait dire que les images d'Espiguette méritaient une musique plus personnelle... La recherche peut continuer !
Ensuite, c'est une question de contexte et de culture, et même oserais-je d'exigence ( mais là-dessus je suis ch... !) car l'ensemble n'est pas désagréable du tout ,comme tu dis, au contraire même !
On peut l'apprécier pleinement sans les autres balises historiques.
Le problème c'est qu'on s'est dégusté - et qu'on continue à écouter les originaux, qui eux sont bourdonnants et pas "réchauffés" !!!
C'est vrai ! Ce qui m'a le plus agacée en ré-écoutant cet album, en fait (dû à mon inculture ou à mon manque de mémoire - ou les deux), c'est qu'à chaque phrase ou presque je me disais ah bon sang, on dirait... et ça m'échappait. La construction même de ses phrases musicales est aussi la cause de cette réminiscence fugace, car il jongle d'une influence à l'autre. Ca fait penser à la "Rockollection" de Laurent Voulzy. Il les revendique d'ailleurs.
Dans une interview que j'ai dénichée, Halsall cite Pharoah Sanders, Coltrane (John et Alice), Miles et Yusef Lateef, que je découvre à l'instant en survolant "Eastern sounds", pas mal du tout, et plus tard en écoutant ceci, qui fait tout de même vibrer autre chose : https://www.youtube.com/watch?v=d4Wqd-b0FRM - Kenny Barron au piano, ce qui ne gâche rien, + 2 inconnus de moi : Bob Cunningham bass et aux drums, Albert Heath. "Autophysiopsychic Music", eh bien ces types sont de vrais marchands de zénitude ! Et ils ont de telles bonnes têtes, en plus.