Eh bien, si j'avais pensé un jour consacrer un billet à cet individu !
Soyons brève : ce matin sur France Culture, Camba est interrogé sur l'actualité en direct (il n'a pas pu consulter ses notes). Il s'agit du Nobel de la paix 2017, décerné à ICAN.
En particulier, on demande à l'ancien premier secrétaire si le PS approuvait ou pas le fait que la France, puissance atomique, fasse partie des pays non signataires du traité pour l'interdiction des armes nucléaires adopté à l'ONU, et qui vaut le Nobel à ICAN, consortium de gens qui pensent. A quel titre on lui demande ça, ça reste une énigme. Sans doute parce qu'il était là.
Cambadélis, fidèle envers et contre tout à la rhétorique éculée du parti dont il vient de quitter le siège et avec lequel il règle ses comptes par le passage obligé de l'écriture d'un bouquin, raison de son invitation, se prononce gravement pour ne pas trop se prononcer mais enfin, chante tout de même au passage les vertus du multilatéralisme. Il dit donc que le PS pense (à quel titre, encore ?) que la France ne peut pas signer "unilatéralement" un tel traité.
Cambadélis ne sait pas compter, le traité a été signé par 122 pays.
Si 50 le ratifient (ou l'ont ratifié, je n'ai pas tout suivi) il sera adopté - ce qui bien sûr ne préjuge rien de son efficacité. La Convention Internationale des Droits de l'Enfant, signée et ratifiée par au moins 160 pays depuis 1989, n'empêche nullement la France, signataire, de laisser dormir dehors les enfants Roms ou de familles en attente du droit d'asile, ni de ne pas bouger l'ombre du petit doigt pour éradiquer la violence sidérante dont sont victimes les enfants sur notre territoire (rencardez-vous et lisez les "faits divers"), ou de faire de la diplomatie prudente avec Bachar El Assad, assassin des enfants syriens, etc.
Enfin, bon, ce traité pour l'interdiction de l'arme nucléaire existe, il a valu à ICAN le prix Nobel. Mais Cambadélis trouve qu'on ne peut pas signer : nous faisons partie du club de la honte (Etats-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine, Inde, Pakistan, Israël et Corée du Nord), n'importe. On ne peut pas être "unilatéral". Contre 122 pays, le club multilatéral de la honte a sa préférence. Ca rappelle plein d'épisodes grandioses de l'histoire mondiale.
Camba fait bien de se retirer, je lui souhaite ne ne pas écouler un seul de ses foutus bouquins au-delà du service de presse, et de rejoindre les socialistes de la honte, lui aussi, là où somnolent déjà Hollande et un certain nombre de ses potes.
Il y a bien longtemps
qu'en bas délice
c'est fini !
En haut c'est pas terrible non plus ;-)
La remarque de la ligne 6 est juste : pourquoi en effet poser cette question à un type déjà pas fini, qui a fini par finir ?
Parce qu'il vient de pondre un oeuf, qui lui vaut une invitation pour un opus merdeux qui finira au bouillon ? La presse (dans son ensemble et son tout) dérive. Journaliste comme on disait autrefois, pour moi, c'était grand ! Aujourd'hui, je ne les envie plus (*). Bientôt, on fera causer les morts.
(Journaliste): que vous inspire la destruction de la ville d'Alep ?
(Le Corbusier): j'aimerai vous répondre mais je suis mort et enterré. D'où je suis je ne vois rien.
(Journaliste): Mais vous avez bien une idée ?
etc ....
(*) heureusement il y a encore de nombreuses exceptions !
"Bientôt on fera causer les morts" : à mon avis avec cette invitation France Inter a déjà réussi ce challenge ;-)
Bien vu (hélas) l'interview de Le Corbu...
Et oui, heureusement, y a des exceptions. Au fait, la Taulière devrait plutôt parler de ceux-là, c'est toujours la même injustice : on ne cite que les cons et les malfaisants, ceux qui font leur boulot on n'en parle pas... Mais on les écoute attentivement, et au fond c'est ça qui compte :)