Portrait de Mr K, tenancier des Diffractions
par la Taulière de l’Appentis Saucier, d'après les "portraits croisés" selon Jacques Jouet
Je vois un grand joueur de mots
Je sais qu’il est un homme de cœur un aigle de la plume
un coureur obstiné les deux pieds dans la gadoue les baskets enragées
un du club des semelles de vent
un sacré joueur qu’est-ce qu’on rigole parfois souvent même
Je sais qu’il est un grand écouteur de musiques et un plus grand partageur encore
voir ses livraisons de poèmes les siens mais ceux des autres aussi qu’on découvre
Au fait, merci pour, cette année, "Autoportrait avec convictions" dans Le cœur à trois heures du matin de Peter Bakowski
la grande fraternité nocturne des poètes c’est essentiel à la vie
Sur mon étagère-bibli le bouquin acheté aussitôt après lecture du poème : quand le virtuel conduit au papier !
Je remarque l’inflexion de sa propre production poétique vers l’OuLiPo flirt poussé régulières et drôles retrouvailles peut-être déjà ça fait des petits (oui Mémé je sais que ça se fait pas juste en flirtant les enfants mais c’est la licence poétique chez Mr K, pas la licence licencieuse)
Je souligne le fait que, sans nous connaître nous nous connaissons pas mal on aura tout de même vécu ça les gens du XXIe siècle la planète littéraire poétique virtuelle où se trouvent les blogs potes d’ailleurs il en a pas mal Mr K il les partage aussi je suis fière d’être de celleux-là dans la marge à droite il faut aller voir les autres belles amitiés belles trouvailles
J’ignore cependant de lui tout ce qu’il n’a pas dévoilé sur son blog, un drôle de truc le blog on en dit beaucoup mais nul ne sait au fond si ce n’est pas l’essentiel ou si l’essentiel est ailleurs et c’est très bien :
« L’auteur cultive
son jardin solidaire
c’est du bio »
oui, très bien comme ça
Je pense aux Interférences et à la fermeture d’avril 2017 :
« Expliquée par Fresnel au moyen des interférences
la diffraction limite
les possibilités des instruments d’optique »
Oui je pense à l’ouverture de la nouvelle boutique, les « 10fractions » et au store tout neuf du magasin inauguré en l’air voyez ce majestueux et drolatique poème aérien en mots et en images :
« On entend le chant des tournesols
C’est pas du Marcel Pagnol
Qui était je crois
Le Van Gogh du colza
Un peintre sourd
(on ne voit pas très bien de là)
Ah… c’est jaune,
Et ça ne sait pas
…
Colza nostra ! »
Je suis sûre de me souvenir de notre première rencontre c’était je crois un hommage à son chien, poignant, et je me souviens de Gueule d’Amour, matou tigré et blanc et de son adieu en 2010 ainsi va la chaîne des textes partagés elle envoie/renvoie des expériences et fait courir la solidarité des écriveur.e.s
Je suis sûre aussi que le lien avec les Interférences m'a été communiqué par Robert Rapilly
encore un merci pour lui au passage, Robert tu sais tout ce que je te dois
En particulier le montage de l'Appentis Saucier sans quoi rien de ce qui est lu ici ne serait advenu
Mais pour en revenir à Mr K
Je me demande ce qu’il bricole dans son coin, vu que ce que nous réalisons là devant vous c’est
un portrait croisé
tel que l’avait proposé Jacques Jouet dans les ateliers champêtres qu’il animait
pendant le Festival Pirouésie (poésie à Pirou) où j’étais vers 2008
Nous étions debout en rond dans un pré et nous lisions
nos portraits croisés
réalisés juste avant entre personnes qui parfois se voyaient pour la première fois
Jacques avait trouvé le truc et c’était vraiment réussi
en partant de « démarreurs », tous les mêmes, des verbes - contrainte de début de phrase mais une aide aussi :
je vois
je sais
je remarque
je souligne
j’ignore
je pense
je suis sûre
je me demande etc.
Du coup
Je me demande ce que Mr K va pêcher pour faire mon portrait que vous devriez lire, si tout va bien, chez lui en ce moment même. Quoi qu'il en soit j’ai tendance à lui faire une confiance totale
Je parie que ça va être quelque chose de super, super beau je m’imagine posant, comme toutes ces personnes devant les peintres, les époux Arnolfini devant Van Eyck ou la Femme à la cafetière de Cézanne ou la Celestina par Picasso ou encore ces gros de Botero tout ça et aussi Homer Simpson par David Barton façon autoportrait de Rembrandt je parie que je suis un peu inquiète
Je refuse en général les nostalgies inutiles mais j’avoue un petit pincement au cœur à propos des Interférences je les aimais bien les blogs c’est ça on trace sa route on avance mais on laisse au bord du chemin des petits cailloux des tas, des sacs de petits cailloux précieux heureusement les Interférences sont archivées ici et l'on devient fidèle aux Diffractions...
Je vois un grand joueur de mots, un modeste, bien qu’il manie comme un maître les mots d’Ouest
Bande son : Ahmad Jamal, Poinciana
Ah, ah, je remarque que vous l'avez votre portrait, et en pieds ! Je vois de vous à peu près la même chose que Monsieur K, je sais qu'il ne se trompe pas (je souligne au passage que j'ignore pourquoi j'en suis si sûre !). Je parie que la lecture du vôtre portrait vous a fait monter le rouge au visage et me demande ce qui aurait pu être oublié ? Je pense que tout est là, dans une pertinente économie de moyens et de mots, sans artifice, tout comme vous l'êtes, chère Taulière. Et sans doute aussi bien articulée qu'indivisible! Ainsi soit-vous -et je refuse qu'il en soit autrement :-)
Alors là, un seul mot : BRAVO !... Et merci pour cette participation aussi bienvenue que perspicace.
Votre portrait-commentaire prend place de plein droit dans le Duo (ben quoi : les Trois Mousquetaires, ils étaient bien quatre) ;-)
> Espiguette : superbement exécuté.
Merci pour l'appréciation dont je m'aperçois, quelle qu'elle soit (celle-ci ou une autre) que je ne parviens jamais à l'imaginer et qui m'apprend toujours quelque chose !
Nous allons je pense être obligés chère amie de vous demander une photo qui nous servira d'inducteur pour une future fiction phénoménale, je le sens !
> La Taulière :
Merci ému chère consoeur ;-) je suis vraiment très touché.
Je constate plein d'une joie stimulante que chacun de nous a procédé à sa façon, vous avez me semble-t-il pas mal relu, relu, recherché ... pour étayer.
De mon côté j'ai uniquement puisé dans mes impressions, mes sensations, ma mémoire et j'ai tenté de mettre un peu de physique dans cette affaire mentale !
Qu'est-ce qu'on est contents, ça fait vraiment plaisir ! Que du bonheur, un beau dimanche :)
Un peu plus à froid, la Taulière se demande si elle a bien fait d'avoir "éclaté" le portrait de Mr K dans une forme qui tient plus de l'historique et du contexte, plutôt que d'avoir - comme vous l'avez fait estimé confrère ;-) ciselé un portrait au plus près - à votre manière sobre et percutante en somme - tout en gardant à l'esprit ce terme essentiel de la contrainte : le mot "portrait". Mais alea etc., le cliché est révélé, il a séché, il est encadré. C'est tout le sel de la chose, d'ailleurs, que dans cette trouvaille géniale de Jacques Jouet, le portrait de l'autre constitue in fine le révélateur de la / du portraitiste :)
Et puis... Il semble que vous ayez quelques idées sur le duo de novembre ? On l'appelera "truo" alors ;-) ?
Qu'en dit Espiguette ?
Espiguette dit: Oui, vraiment, un beau dimanche, à tous points de vue ! J'attendais ce 2ème rendez-vous des Pyramides avec impatience ! Par jeu, et en regard d'un commentaire que j'avais adressé à M. K je crois, je trouvais intéressant que les contenus ne soient pas les mêmes sur vos lieux respectifs. Je me suis un peu "fendue en deux" en croisant mes commentaires, ce qui m'a demandé un peu de temps et de contorsions parce que c'était assez troublant à réaliser! Mais ne saurai m'immiscer dans ce duo qui se cherche ... et qui se trouve ! Par contre, ne suis pas opposée (donc plutôt honorée) à ce que, occasionnellement, telle ou telle image de ma production (choisie par vous) accompagne votre histoire !
> Espiguette : pour ma part, et cela ferait partie de l'exercice imposé, je serais favorable à une photo choisie par vos soins !
:-)
Des "démarreurs" qui me donnent une idée pour un cours, merci ;)
Le portrait permet de voir M. K sous des facettes jusqu'alors inaperçues.
@ K & Espiguette : oui, Mr K a vu juste : on travaillerait à partir d'une photo choisie par vous, ce qui lance une contrainte stimulante !
@ gballand : merci du passage :) Suis ravie que le portrait croisé jouettien serve de support pédagogique. Lors des ateliers d'écriture, JJ nous suggérait que le démarreur "je vois" qui ouvre les première et dernière lignes, soit suivi d'une phrase identique. L'effet poétique est en effet présent avec cette ligne répétée - suggestion que je n'ai qu'à moitié suivie ci-dessus.
Fatalitas ! Z'êtes mal barrés les duettistes de ces hauts des pyramides. Pour ce qui est du rien à voir - je sais faire.
Ha ha ha !! On se rit des difficultés, sachez-le bien ! Nous ferons face au vide et même si on est au bord du gouffre, on saura faire un grand pas en avant ;-)
Possible, au-delà du portrait, de transposer cette forme très picturale (c'est ainsi que Jacques Jouet l'a voulue) au paysage, à la nature morte, etc.
On peut également varier les démarreurs en convoquant d'autres sens que la vue : toucher, ouïe, goût, odorat (1).
Ça marche bien quand le dernier vers reproduit le premier, ou juste l'incipit, ou bien affine juste un détail — aussi vrai que le poème est un voyage plein d'usage et raison.
Rbt_
PS - Dans ce cas, la synesthésie (cf. Voyelles de Rimbaud) peut donner un protocole aussi puissant que simple. On écrit un poèmes de sensations effectives, puis on permute les verbes de sorte que, par ex. je voie des parfums, je renifle des bruits, j'entende des goûts, etc.
De quoi donner envie.. de continuer :)