LE DEBUT D'UN DEBUT DE REBELLION ?

« C’est un petit acte de résistance de députés LREM face au gouvernement. Ils sont 31 membres du groupe majoritaire à avoir cosigné trois amendements, déposés ce lundi soir, à une proposition de loi censée permettre « une bonne application du régime d’asile européen ». Ce texte, après une première lecture à l’Assemblée en novembre puis au Sénat en janvier, doit être discuté jeudi dans l’hémicycle. (...)
En théorie, il n’y a rien d’extraordinaire à voir la majorité modifier une proposition de loi, d’autant que les trois amendements ont explicitement « pour objectif de revenir au texte voté en première lecture à l’Assemblée nationale », donc de détricoter les ajouts des sénateurs. Ce qui arrive très souvent. Sauf que le gouvernement a demandé, il y a une semaine, aux députés LREM de ne pas retoucher la version du texte sortie du Sénat. »

C'est Libé.fr d'aujourd'hui qui rapporte cette petite braise d'insubordination qui couve sous la cendre...

On comprendra, sans vouloir la couvrir de gloriole, d'autant qu'il ne fallait pas être particulièrement clairvoyante pour prédire de tels épisodes, que la Taulière arbore un sourire narquois en se rappelant son billet 415 du 24 juillet 2017 intitulé « 2018, le rompoltk de l'été », où elle racontait, dans une uchronie optimiste, l'histoire de gens qui n'ont rien à voir avec le chef de l'état actuel, son gouvernement ou les députés de sa majorité (ou alors, ce serait pure coïncidence).

Hélas, il est à craindre que cette mini-rébellion ne fasse psschht, que l'histoire réelle ne diverge du texte d'anticipation de la Taulière et que la petite braise ne s'éteigne lorsqu'un Ferrand, à qui Macron aura mis le seau d'eau glacé entre les mains avec ordre de le balancer fissa, la noiera brutalement.

COMME UN AVION SANS AILES...

Toujours dans Libé (je le fais pas exprès, c'est sorti comme ça dans le moteur de recherche), un portrait un peu daté (de 20 ans) mais sympathique de Jean-Cyril Spinetta, qui vient de lâcher, comme un énorme pavé dans la lagune de Biguglia de son île natale, un rapport visant à reconsidérer totalement rien moins que la SNCF, laquelle est déjà en train d'exister de moins en moins, scindée qu'elle est en unités destinées à devenir, à terme, sous leur faux-nez, des filiales ou des boîtes indépendantes, voir France Telecom et Gaz de France (oui, enfin : GDF Suez - pardon : ENGIE).

Spinetta, il a causé dans le poste cette semaine et on a pu l'entendre lâcher quelques bourdes peu dignes de son parcours (bien que). Par exemple, qu'il y a des zones, en France, où des lignes ne drainent que 500 voyageurs/jour alors qu'en région parisienne ce sont 50 000 voyageurs qui sont transportés par les trains.

C'est embêtant tout de même d'avoir confié un rapport aussi sérieux à un gars qui ne comprend pas la notion de ratio.

Cela dit, le jeune Macron, s'il n'avait besoin que d'un exécuteur de basses-oeuvres pour enterrer l'entreprise publique de transports, c'était pas la peine d'aller chercher un énarque, fût-il en baisse de régime au point de dire des conneries : il n'avait qu'à filer le boulot à Collomb.