... En fin de butée, ça va percuter très fort.

L'aimable lectorat de l'Appentis Saucier sera certainement aux anges de savoir qu'un "Juglar" ou cycle de Juglar, dure environ 10 ans, et un "Kondratiev", à peu près 50. Peut-être 60, ça dépend si on considère l'ajout de Schumpeter (on peut aller voir la trombine de Schumpeter sur Wiki, ça explique peut-être sa passion pour l'économie).

Bon, après si on se fonde sur les travaux de Modelski et Goldstein, ou si l'on s'inspire de l'Ecole Française avec Marjolin, Imbert, Dupriez et Jourdon, alors là c'est différent.

La lecture d'un article en ligne de Capital.fr intitulé "La crise de 2019, celle qui ridiculise toutes les autres" permet de s'imprégner de la pensée de Georges Nurdin, économiste, écrivain, consultant.

Ce qui étonne modestement la Taulière, c'est qu'on puisse encore prendre au sérieux ces vieilles lunes systémiques, cette pseudo-science (seigneur, quand je pense qu'on attaque avec virulence l'homéopathie ou la psychanalyse et qu'on s'incline avec componction devant tous les délires des économistes... Il est vrai que Kondratiev, Juglar et allii ne menacent pas les bénéfices des grands labos chimico-pharmaceutiques), pseudo-science, donc, qui théorise les crises et blablate à l'envi dans tous les média par experts interposés, et qui n'a jamais rien pu pondre pour qu'on évite de continuer à faire les mêmes conneries en disant les mêmes conneries.

Sans écouter la toute simple, toute nue, toute évidente réalité, laquelle devrait pourtant s'imposer à nous, têtue qu'elle est, à la vitesse de transmission des modernes technologies de l'information, et non à la vitesse laborieuse d'élaboration d'un économiste perclus et perdu dans les Kondratiev, ou d'un économiste gazeux comme le fildefériste Aghion, capable à la fois (et en même temps) de conseiller Macron dans ce que celui-ci nous sert sur un plateau merdeux depuis son élection, et de dire à peu près le contraire sur les ondes aujourd'hui.

Une réalité qui dirait juste qu'il est temps de se mettre debout sur les pédales et de stopper le paquebot avant sa rencontre avec l'iceberg, que la croissance c'est un concept foutu dans l'oeuf et merde quand c'est qu'on commence à inventer ?

Voilà, c'est ainsi, Bernard Maris nous manque plus que jamais, car lui s'en foutait de se contredire, il l'assumait, il osait dire des énormités mais avait, ce qui fait singulièrement défaut à ses confrères zotorisés zactuels, une vision large et longue dans le temps, se trouvait heureusement dépourvu de préjugés et d'amphigourie universitaire et c'est pas lui, allez, Onc'Bernard, qui nous aurait gargarisé avec Juglar et Kondratiev.

Revenons à la crise en question. La crise de 2019, donc. Mais dites-donc, de quelle crise on parle ? De celle qui dure depuis quarante ans, de manière bizarrement confluente avec le tour d'écrou que l'ultra-libéralisme mondial a donné pour juguler toute velléité de faire autrement ? De la crise qui a démantelé les industries locales au profit d'une industrie sale, dévoreuse d'esclaves sous-payés de tous les continents et pompée de profits fiscalement optimisés ? De celle qui a réduit à néant la notion de bien commun et de service public ?

Ben dis-donc, en voilà un scoop, la "crise de 2019"... Ca serait pas un peu "on prend les mêmes et on recommence" ? Au point que pour l'illustrer en musique je ne vois que ça (ne cherchez pas à vous farcir l'intégrale, c'est très beau mais un peu long et vous pouvez capter 5 minutes n'importe où sur la bande, de toute façon le Titanic il en finit pas de sombrer, voyez un peu la métaphore).

Alors écoute, pépère, cette crise-là, c'est toi qu'elle commence par ridiculiser : toi, tes Juglar et tes PER de Shiller, ta quantitative easing et ta dimension psychosociologique du schmilblick à rétro-spadulateur contrasté.

Notez bien que tout ce qui est écrit dans cet article n'est pas idiot (nous parlons de l'article de Capital, pas de celui que vous êtes en train de lire en baîllant tout en vous grattant l'estomac), mais c'est rendu à peu près illisible par l'abondance de références pédantes. Mais surtout, si l'on en soustrait les enfonçages de porte ouverte, on peut retenir qu'une crise HENAURME va éclater en 2019, voilà, une demi-ligne et c'était dit. Après, sur la validité et l'intérêt de la prédiction...

Il a pris un coup de gilet jaune dans la trombine, le gars qu'a écrit l'article ?