Plusieurs de mes proches sont végétarien.ne.s voire vegan.

L'une d'elles raconte que, lorsqu'elle est invitée chez des personnes ne partageant pas ses convictions, on lui propose régulièrement "Et une salade ? Je te fais une petite salade ?".

Non, Mesdames et Messieurs, la personne végane n'est pas devenue ruminante (mais pas la peine non plus de lui préparer un gratin dauphinois à la place du rôti).

La copine végane dont je parle est une personne d'une grande douceur, militante passionnée de la cause animale, mais pas dans le genre surexcitée. Non, elle est au contraire très pédagogue et ne se pose jamais en exemple. Au besoin, dans un repas où elle n'a pas été identifiée en tant que telle, elle se débrouille discrètement pour trouver sa subsistance dans ce qui est proposé, sans réclamer de traitement particulier. Elle est aussi, parmi mes connaissances, une des deux personnes qui m'ont fait progresser dans la réflexion sur la consommation d'animaux, le sort de ceux-ci en général et sur notre rapport au vivant.

La Taulière, non contente de fréquenter cette copine, a dans sa propre famille deux ou trois végétariennes convaincues. Elle l'est devenue, à leur contact, à peu près à 80 %.

Et donc, elle le dit tout net, ma copine végane, lorsqu'elle est invitée (encore pire au resto), elle en a ras le bol de bouffer de la salade en entrée, de la salade pour protéine (même bien lavée :)) et une "petite salade verte" à la place des carottes au lard.

Une des choses les plus simples, lorsque vous avez une personne végétarienne ou végane à votre table, est de cuisiner dans son mode. Personne n'en est mort jusqu'à présent, ça permet d'ouvrir l'esprit sans en avoir l'air et pour une fois votre invité.e se sentira moins la cible (bis repetita billet précédent) de tous les questionnements.

Déplorons au passage l'image du végétarien (pire : du vegan) dans l'opinion publique peu avertie : celle de gens tristes ou nunuche (ou les deux) ne se resservant pas devant un plat de légumes à l'eau parsemé de graines non identifiées.

Pléthore de sites proposent d'apprendre à cuisiner végane. Malheureusement, une bonne partie des recettes sur internet (vegan ou pas) est à fuir : photos truquées ou recolorées, listes d'ingrédients fantaisistes...

C'est pourquoi j'aurais plutôt tendance à promouvoir un merveilleux bouquin (sur lequel, faut-il le préciser, je ne touche pas de royalties du tout), livre que teste ma petite famille en ce moment (4 sur 5 sont végé, et le gars qui cuisine - le 5e larron, donc - est aussi l'un des plus grands viandards que je connaisse). Pour qu'il se mette à casseroler vegan, j'aime autant vous dire qu'il fallait du sérieux.

Ce livre, au parfum désuet des ouvrages de nos grand-mères, lui convient parfaitement : bien fichu, ses recettes sont simples et ne requièrent pas des ingrédients à what mille euros. Merci, Stéphanie Tresch-Medici (l'auteure) !

Compte tenu des chiffres cités ci-dessus (80 %, 4/5e, etc.) on aura compris que ni la Taulière ni ses proches ne prétendent détenir les tables de la loi. Ellils n'envisagent pas de plier à leur mode le monde entier (mon dentier me suffit). 80 %, c'est parce que je consomme encore des animaux, mais en si petite quantité, à si faible fréquence, que si tout le monde faisait pareil, déjà, y a lurette que la ferme des 1000 vaches aurait fait place à un beau maraîchage bio. Hé hé...

Omnivore j'ai été élevée, omnivore je resterai et à ce titre, de temps à autre je mange du cadavre animal. Quoique de moins en moins... Mais ça, c'est grâce à mes proches et copines véganes, qui n'ont jamais cherché à me convertir et m'ont toujours laissée libre de mes choix.

A bientôt pour la recette 3 :)