Ne me dites pas que vous l'avez pas fait. On a tous joué, un jour ou l'autre, à trouver des abbés : l'abbé Tise, l'abbé Rézina, etc.

Mais vous n'aviez pas pensé à tout, heureusement que la Taulière veille. Sans blague, aviez-vous déjà rencontré l'abbé Taillière, l'abbé Tonneuse, l'abbé Wu (un chrétien d'Extrême-Orient) et ses collègues exotiques l'abbé Dalong et l'abbé Dalger, enfin un curé bien de chez nous : l'abbé Levu (1) ?

Ah, vous voyez qu'il faut que je vous souffle. Notez que si l'on vous parle de l'abbé Cherelle ou de l'abbé Gonia, ils n'existent pas. Il eût fallu que ce fussent des beys (2) : le bey Cherelle, le bey Gonia ou encore, dignitaire footballistique, le bey Ribéry.

Non, sérieux.

Et je vous épargne l'abbé Gomme parce qu'aucun.e lecteur.e de moins de septante ne peut comprendre ce jeu de mots délicat (4).

Et les aristo, vous y aviez pensé ? Le comte Hébon, le comte Harrebourg, le comte A. d'Ormire de Bout, le compte d'Emilée-Hunenuyt, le comte Hournement-West, le comte Antée Voutza, ou la dynastie des comtes de la Classe-Câtre, bien connus des cabinets d'expertises en bilans financiers... Sans oublier le plus titré d'entre eux : le comte de la Lunevague, en son château, à Pré-Lapluie (3).

On a aussi quelques rois mais c'est plus rare : le Roi Telet, le Roi Décon, le Roi Delandouille ou le Roi Bon (celui qui ne veut pas vendre ses terres à Center Parcs...)

Ne vous désolez pas, je vous laisse les pères (les pères Pétuel, Nicieux, Sonna-Nongrata, etc.).

Il circule en abondance sur internet, dans ces blogs naïfs et bourrés de fautes, généralement imprimés en caractères chantournés blancs sur fond de couleur avec plein de gifs et autres illustrations nunuches, une histoire un peu trop capillotractée pour être vraiment drôle, qui met en scène pas moins d'une quarantaine d'abbés, de pères et autres saints, et même une abbesse, la Mère Cédès.

Fin de l'interlude. A suivre un de ces jours la suite de "La cure à Montrond", rien à voir avec les curés.

(*) Glossaire :

T'as le babaud quand le moral est vague mais pas encore tout à fait au fond des chaussettes
La Quenellie est une région comprise entre Rhône et Saône, approx., capitale : Myrelingues-la-Brumeuse.
Sant-Etiève c'est de l'arpitan pour dire Sainté.
Fouillâ, je ne traduis plus, vous me lisez depuis trop longtemps pour ne pas savoir, fouillâ.

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(1) Le quartier de Bellevue est l'un des plus aimables de Saint-Etienne : il ne se paye pas de mots, il a une quatre voies aux fesses et ne fait pas le malin, son marché est totalement rsa-compatible et on y trouve sur un périmètre rarement concentré de quoi se faire blanchir la couette (n'allez pas penser des cochonneries, je parle d'un pressing), réparer les articulations chez les kinés du coin, retirer des sous, s'assurer pas cher ou encore se faire péter sa panse de viandard chez Bayle (pas Stendhal, l'autre), leurs paupiettes aux girolles c'est de la pure. Quant au petit pâtissier de "Plaisirs Sucrés", faut le faire travailler, il le mérite grave.

(2) La régence d'Alger était organisée en trois beyliks : celui de l'Est, de l'Ouest et du Titteri. Chacun des beyliks était gouverné par un bey inféodé au dey d'Alger, lui-même inféodé de façon purement nominale au sultan ottoman. (Wiki). Je vous vois venir avec votre collection de deys mais je ne marche pas dans la combine : ni dey taché, ni dey primé ! Nada, camarades.

(3) Non mais la tehon d'avoir détourné le titre d'un chef-d'oeuvre que la Taulière a vu dans sa jeunesse folle, pour pondre un truc aussi approx, c'est potache. Pardon aux mânes de Kenji Mizoguchi (Contes de la lune vague après la pluie, 1953).

(4) Begum, ou Begüm, était le titre donné à l'épouse favorite du sultan dans le sous-continent indien (Pakistan, Inde...). Il équivaut au titre de reine. Dans les années cinquante, on glosait beaucoup, dans Paris-Match, à propos de "La Begum" (comme s'il n'y en avait qu'une seule). En particulier en 49, après que celle-ci se fût fait dérober pour six plaques de bijoux dans l'attaque de sa Cadillac, sur la route de l'aéroport de Nice, par la bande à Paulo Leca, un truand dont la vie est un roman total. Epouse de l'Aga-Khan number three, "La Begum" fut d'abord Yvette Blanche Labrousse, fille d'Adrien Labrousse, chauffeur de tramway et de Marie Bouet, couturière d'origine lyonnaise. Elle habitait à Oullins (Rhône), rue de la Gare. Miss France 1930, notre Yvette tape dans l'oeil à l'Aga et devient sa quatrième épouse (source Wiki).